Au lendemain de violents incidents survenus dans la ville à la suite de la victoire du Paris Saint-Germain en Ligue des Champions, le maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, a annoncé ce dimanche l’interdiction du drapeau palestinien dans l’espace public. Cette décision fait suite à des émeutes que l’édile attribue à une instrumentalisation politique du contexte sportif.
Selon le communiqué publié par la mairie, les troubles ont débuté dans la soirée du samedi, dans deux secteurs principaux : d’abord aux alentours de 23h dans le quartier Beaune-République-Niépce, puis, vers 2h du matin, place de Gaulle. Si les premières réjouissances sportives se sont déroulées dans le calme, une partie des rassemblements aurait rapidement dégénéré, impliquant des tirs de mortiers en direction des forces de l’ordre, des dégradations de mobilier urbain, des incendies et des jets de projectiles.
Plusieurs interpellations ont eu lieu au cours de la nuit. Le maire évoque notamment l’arrestation d’un « meneur très agressif », arborant ostensiblement un drapeau palestinien, qu’il qualifie de « signe de ralliement politique« . D’après lui, cet incident marque une dérive des manifestations vers un affrontement à caractère idéologique.
« Ces événements sont intolérables et ne peuvent rester sans conséquences », a déclaré Gilles Platret. Il affirme que la violence ne relevait pas uniquement de débordements festifs, mais d’une volonté délibérée de provoquer des troubles à partir de revendications politiques liées à la cause palestinienne.
En réponse, le maire a pris une décision rare et controversée : un arrêté municipal sera pris dès lundi pour interdire l’affichage, la vente ou l’utilisation du drapeau palestinien dans la ville, que ce soit sur la voie publique, depuis des fenêtres visibles ou lors de toute manifestation.
Par ailleurs, il a annoncé l’interdiction de toute manifestation pro-palestinienne à Chalon, justifiant cette mesure par la nécessité de préserver l’ordre public et d’éviter de nouveaux incidents.
« Le drapeau palestinien est devenu le symbole des émeutiers, le signe de ralliement de bandes islamistes décidées à défier les institutions républicaines », a affirmé le maire, dénonçant l’inaction de l’État sur ce sujet au niveau national.
Cette mesure municipale soulève d’ores et déjà des questions quant à sa légalité et à son impact sur la liberté d’expression. Des réactions, notamment de la part d’associations de défense des droits humains ou d’élus d’opposition, pourraient suivre dans les prochains jours. En attendant, d’après nos informations, un rassemblement est prévu ce soir à 18 heures devant la mairie de Chalon-sur-Saône pour protester contre cet arrêté municipal. Les personnes souhaitant s’y rendre sont invitées à venir avec des drapeaux palestiniens.
Communiqué de presse de Gilles Platret, Maire de Chalon sur Saône:
“Émeute d’hier soir à Chalon : le foot en prétexte, la Palestine en vrai motif. Je décide d’interdire le drapeau palestinien dans notre ville”
« Des évènements de la plus extrême gravité se sont déroulés hier soir dans notre ville dans la foulée de la victoire de l’équipe du PSG en Ligue des Champions.
Passées les manifestations de joie légitime des supporters de l’équipe parisienne, des individus, venant des quartiers périphériques de notre ville, ont choisi de saisir l’occasion pour créer du désordre sur une base politique.
Ils ont effectué plusieurs tirs de mortier en direction des forces de l’ordre, dégradé et incendié du mobilier urbain et lancé des projectiles (pavés, bouteilles, etc.) sur les policiers.
Plusieurs individus ont été interpellés par les policiers, en particulier l’un des meneurs de l’émeute, individu très agressif, ciblant de manière répétée les forces de l’ordre par des jets de projectiles, tout en arborant ostensiblement un drapeau de la Palestine en signe de ralliement, ce qui indique très clairement la volonté politique qui motivait ces échauffourées.
Deux secteurs ont été particulièrement concernés : dans un premier temps, vers 23h, un secteur Beaune-République-Niépce, puis, et, un peu plus tard, vers 2h, le secteur de la place de Gaulle, les mêmes individus attendant la sortie des bars pour en découdre avec le public paisible qui les fréquente habituellement. Diverses bagarres ont ainsi été provoquées par cette meute menaçante, nécessitant l’emploi de bombes lacrymogènes pour la disperser.
Je veux saluer l’excellent travail opéré par la Police nationale de Chalon soutenue par la Police municipale, ainsi que les renforts qui sont venus dans le cours de la nuit.
Le calme a été rétabli vers 2h15.
Ces événements sont intolérables et ne peuvent rester sans conséquences.
Le drapeau palestinien est devenu le symbole des émeutiers, le signe de ralliement de bandes islamistes décidées à defier les institutions républicaines.
Par conséquent, par arrêté, je vais interdire son emploi à Chalon : il sera dès demain interdit de l’arborer sur la voie publique ou depuis des immeubles avec visibilité sur la voie publique, il sera pareillement interdit de le vendre sur les marchés et toute manifestation pro-Palestine sera interdite à Chalon.
Si l’Etat était plus courageux, cette mesure aurait déjà dû être prise sur la France entière. À Chalon, nous décidons d’agir. »
Gilles Platret,
Maire de Chalon sur Saône
Conseiller de Bourgogne – Franche-Comté