À Fontaine d’Ouche, les habitants expriment leur exaspération face au seul supermarché du quartier, l’Intermarché SUPER Dijon, situé boulevard Gaston Bachelard. Pannes récurrentes, ruptures de stocks et manque d’entretien du magasin nourrissent la colère d’une partie de la clientèle.
Inauguré en novembre 2013 « en grande pompe », en présence du maire de Dijon, François Rebsamen, l’Intermarché de Fontaine d’Ouche devait être un atout pour ce quartier de plus de 11 000 habitants. Mais dix ans plus tard, la déception est grande.
Pannes en série et rayons clairsemés
Frigos en panne, congélateurs hors service, rayons partiellement vides… le constat est récurrent selon de nombreux clients. « Je viens régulièrement, et il manque tout le temps des produits. Quand ce ne sont pas les rayons vides, ce sont les frigos ou les congélateurs qui tombent en panne. Il y en a ras-le-bol », déplore Colette, habituée du magasin.
Lors d’une visite récente, notre rédaction a pu constater plusieurs congélateurs et réfrigérateurs à l’arrêt. Certains rayons essentiels étaient également en rupture. « Si vous avez besoin de rien, il faut venir ici, car ici il n’y a rien. Mettez-le bien dans votre article », lâche un jeune client, ironique. Il ajoute : « Venez un dimanche matin, le magasin est dégueulasse, vous verrez. »
Les habitants se sentent « pris en otages »
Depuis la fermeture du magasin Netto, l’Intermarché est devenu le seul supermarché du quartier. Une situation qui alimente un sentiment de dépendance et d’abandon. « On n’a pas le choix. Si on veut faire des courses à proximité, c’est ici ou rien », explique une habitante. Pour beaucoup, cette absence d’alternative est vécue comme une contrainte, accentuée par les problèmes répétés de l’enseigne.
« Nous sommes en droit d’avoir un supermarché de quartier qui tienne la route. Ils ont le monopole, certes, alors qu’ils soient à la hauteur », dira Damien, qui habitait auparavant avenue Jean-Jaurès. Il ajoutera : « J’ai quitté l’avenue Jean-Jaurès pour m’installer dans le quartier. Avant, je faisais mes courses à l’Intermarché de l’avenue Jean-Jaurès. Entre là-bas et ici, il n’y a pas photo. »
Silence radio de la direction
Contactée le 19 août par téléphone puis par mail, la direction de l’Intermarché n’a pas donné suite à nos sollicitations au moment où nous écrivons ces lignes. Nous souhaitions notamment interroger M. Favier, responsable du magasin, sur plusieurs points :
- Comment expliquer la fréquence des pannes de congélateurs et de réfrigérateurs dans l’établissement ?
- Comment justifier les ruptures de produits alimentaires et autres en rayons ?
- Que répondez-vous aux clients qui estiment être “pris en otages”, faute d’autres commerces de proximité dans un quartier de plus de 11 000 habitants ?
En l’absence de réponse, l’incompréhension demeure. Les habitants, eux, continuent de dénoncer une situation qu’ils jugent « indigne » pour un quartier de cette taille.

