Une note des renseignements territoriaux, consultée par le Parisien, met en garde contre l’action « Bloquons tout », prévue le 10 septembre. Elle pourrait entraîner des perturbations massives dans les secteurs stratégiques et rappeler certains épisodes des « gilets jaunes ».
L’action baptisée « Bloquons tout », annoncée pour le 10 septembre, suscite une vive inquiétude des autorités. Selon une note confidentielle des renseignements territoriaux, consultée par le Parisien, le mouvement affiche « une volonté de paralyser le pays via des actions de blocages de sites ou d’emprises stratégiques dans le domaine des transports, de l’énergie ou encore de l’industrie de Défense ».
Des blocages ciblant des secteurs stratégiques
D’après ce document, 100 000 participants sont attendus à travers le pays. Déjà, 38 manifestations ont été recensées pour cette journée. Les projets les plus cités concernent « des blocages de sites-axes stratégiques comme des dépôts pétroliers, des facultés, des axes routiers, des aéroports, des voies ferroviaires, ou encore des plateformes Amazon ».
Les services de renseignement évoquent également des actions « de sabotage » ainsi que des « micro-actions » destinées à essaimer sur tout le territoire. L’hypothèse de blocages similaires à ceux de 2018, visant certains grands axes, est aussi envisagée.
Des modes d’action multiples
La note met en garde contre des actions portées « notamment par la mouvance d’ultra-gauche », jugées susceptibles « d’entraîner des troubles à l’ordre public et de paralyser localement certaines activités ».
Mais d’autres initiatives, plus proches de celles des « gilets jaunes », pourraient aussi émerger. Elles seraient « moins radicales mais néanmoins perturbatrices », telles que des occupations de ronds-points, de centres commerciaux ou encore des opérations de péages gratuits.
Une mobilisation encore incertaine
Toutefois, les renseignements territoriaux relativisent l’ampleur du mouvement : « le degré d’implication de la société civile demeure incertain ». L’absence de coordination structurée ou de leadership identifié rend la mobilisation « diffuse et imprévisible ». Ce caractère désorganisé, selon la note, accroît le risque d’initiatives isolées, difficiles à anticiper, et potentiellement violentes.
Ce mercredi soir, à 18h30, une assemblée populaire « Bloquons tout » se tiendra au Port du Canal, à Dijon. Cette rencontre pourrait marquer un tournant si elle parvient à mobiliser largement à Dijon et dans sa métropole. Dans un contexte social déjà tendu par le projet de loi Bayrou, la perspective d’un blocage national le 10 septembre prend de l’ampleur et pourrait s’imposer comme l’un des marqueurs de cette rentrée sociale.