L’association PAZ (Projet Animaux Zoopolis) monte au créneau contre la mairie de Saint-Apollinaire, qui a lancé début septembre une campagne de capture et d’élimination de pigeons autour de l’hôtel de ville. L’arrêté municipal, daté du 2 septembre 2025, prévoit que l’opération se poursuive jusqu’au 20 octobre.
Selon PAZ, les oiseaux capturés seront tués, sans que la méthode utilisée ne soit précisée. « Généralement, il s’agit de gazage, une pratique entraînant une mort lente et douloureuse », dénonce l’association, qui juge inapproprié le terme “euthanasie” employé dans l’arrêté.
« Se tourner vers des méthodes éthiques »
« Nous demandons à la mairie de Saint-Apollinaire de prendre au sérieux la condition animale en suspendant immédiatement ces campagnes et de se tourner vers des méthodes éthiques », appelle Amandine Sanvisens, cofondatrice de PAZ.
L’association rappelle que le ministère de l’Écologie, dans une réponse officielle à des parlementaires, a lui-même reconnu l’inefficacité à long terme des méthodes létales.
Des alternatives existent
PAZ milite depuis plusieurs années pour la mise en place de pigeonniers contraceptifs ou pour l’utilisation de maïs contraceptif, deux solutions jugées respectueuses du bien-être animal et déjà expérimentées en France comme à l’étranger.
L’association cite notamment l’exemple de plusieurs villes de Bourgogne-Franche-Comté – Dijon, Nevers, Auxerre ou encore Luxeuil-les-Bains – qui ont abandonné les campagnes de capture ou de gazage au profit de pigeonniers contraceptifs. À l’inverse, des communes comme Chalon-sur-Saône, Sens, Montbéliard ou Autun continueraient de recourir à des méthodes létales selon l’association.
Une proposition de loi en débat
Sous l’impulsion de PAZ, une proposition de loi visant à interdire les méthodes létales de gestion des populations de pigeons a été déposée le 4 février 2025 à l’Assemblée nationale. Plusieurs parlementaires de tous bords politiques ont par ailleurs interpellé le gouvernement sur la nécessité de mettre fin aux gazages, tirs et stérilisations chirurgicales.
Une attente forte de la société
Pour PAZ, la politique de Saint-Apollinaire illustre le décalage entre les attentes des citoyens et les décisions locales. Un sondage IFOP de 2025 révèle en effet que 67 % des Français estiment que les animaux sont mal défendus par les politiques, tandis que 89 % jugent la cause animale importante.
« Les pigeons, comme d’autres animaux liminaires, partagent l’espace urbain avec nous. Il est temps de construire une cohabitation pacifique, plutôt que de persister dans des pratiques cruelles et inefficaces », conclut PAZ. De son côté, le maire de Saint-Apollinaire, sollicité, n’a pas souhaité répondre à nos demandes.