Lors de son premier discours d’ouverture à l’Assemblée plénière des 16 et 17 octobre 2025, le nouveau président de la Région Bourgogne-Franche-Comté, Jérôme Durain, a affiché un ton résolument combatif. Entre investissements massifs pour les mobilités et critique ouverte de l’inaction de l’État, il a défendu une région “responsable et solidaire”.
Un soutien réaffirmé au monde associatif
Dès les premières minutes de son intervention, Jérôme Durain a tenu à saluer la mobilisation récente du monde associatif. « Ces structures sont essentielles pour tisser du lien social et soutenir celles et ceux qui en ont le plus besoin », a-t-il insisté, rappelant que la Région “fera de son mieux pour ne pas faiblir dans le soutien qu’elle leur apporte, malgré un contexte budgétaire malmené”.
Un message fort à destination d’un secteur fragilisé, quelques jours après les manifestations d’associations partout en France.
300 millions d’euros pour moderniser les trains régionaux
Le cœur du discours était consacré aux mobilités, priorité affichée du mandat. Le président a détaillé une série d’investissements records pour améliorer le réseau ferroviaire régional :
- 98 millions d’euros pour rénover les trains AGC,
- 40 millions pour un nouvel atelier de maintenance à Dijon-Perrigny,
- et 170 millions pour l’achat de 14 nouvelles rames Régiolis.
« Ce sont des montants considérables, mais nécessaires pour améliorer la qualité du service rendu aux usagers », a souligné Jérôme Durain. En tout, près de 300 millions d’euros auront été investis cette année dans le matériel roulant.
Les petites lignes ferroviaires en danger : « C’est la dernière station avant le désert »
Le président a réservé ses mots les plus durs pour dénoncer « l’incroyable et durable faillite de l’État » dans l’entretien des petites lignes ferroviaires. « Sur le ferroviaire, on attend l’État comme on attend Godot », a-t-il lancé, citant en exemple la ligne des Hirondelles, “plus d’un siècle de travaux non faits”.
Face à l’urgence, la Région débloque 12,2 millions d’euros pour sauver cette ligne menacée de fermeture dès décembre, alors que l’État, via SNCF Réseau, “ne propose que 175 000 euros, soit 1 % du montant nécessaire”. « Je refuse que les usagers soient pris pour des pigeons », a-t-il fustigé.
Même logique pour la ligne Clamecy-Corbigny, où la Région engagera 3,6 millions d’euros afin de maintenir les dessertes voyageurs. Mais Jérôme Durain prévient : « Ces investissements n’achètent qu’un sursis. L’État doit agir, et pas seulement promettre des queues de cerises. »
Un “versement mobilité régional” pour financer les transports de demain
Face aux besoins croissants et à l’insuffisance des dotations nationales, le président a annoncé la mise en place d’un versement mobilité régional et rural (VMRR), un dispositif permettant de dégager de nouvelles ressources.
« Ce n’est pas un nouvel impôt, mais un acte de responsabilité pour investir dans les mobilités de demain. »
La mesure doit soutenir les trains régionaux, les 90 lignes Mobigo, et reverser 10 % des recettes aux intercommunalités exerçant la compétence mobilité. Un signal politique fort : « Refuser d’utiliser ce levier, ce serait de l’idéologie pure », estime Durain.
Une économie régionale dynamique malgré les contraintes
En matière de développement économique, le président a mis en avant le bilan 2024 du SRDEII, piloté par Nicolas Soret :
- 45 millions d’euros mobilisés,
- 162 PME aidées directement,
- et plus de 219 millions de fonds mutualisés.
« Oui, la Région est au rendez-vous pour soutenir notre économie – et elle continuera à l’être ! »
Lycées, agriculture et clarification des transports scolaires
Sur le plan éducatif, l’enveloppe de fonctionnement des lycées publics s’établira à 50 millions d’euros en 2026, en hausse de 22 % depuis 2022. Durain a également annoncé une clarification du financement du transport des internes, source de confusion entre agglomérations et Région :
« Je souhaite que notre service public soit lisible et juste. »
Concernant l’agriculture, il a alerté sur la dermatose nodulaire contagieuse, nouvelle menace sanitaire pour les élevages, et souhaite “étudier une aide d’urgence pour les exploitations touchées”.
Un avertissement à Paris : “Les collectivités ne sont pas une tirelire”
En fin de discours, Jérôme Durain a dénoncé la logique budgétaire du Projet de Loi de Finances 2025, jugée injuste pour les territoires : « Les collectivités locales sont ponctionnées au-delà de ce qu’elles pèsent dans la dette publique. L’État doit cesser de voir en elles une réserve inextinguible pour combler ses lacunes. » Il appelle à un “combat parlementaire” pour corriger cette dérive.
L’Europe et l’avenir : “Faire entendre la voix des Régions”
De retour d’un déplacement à Bruxelles, le président s’est dit déterminé à défendre une politique européenne forte dans les territoires : « Je veillerai à protéger les fonds destinés à notre agriculture, notre recherche et notre innovation. » Enfin, il a annoncé le lancement, le 12 novembre, des “Rendez-vous de Castan”, un nouveau cycle d’échanges régionaux. Le premier sera consacré aux conduites addictives chez les lycéens.
Une présidence placée sous le signe de l’action
Un mois après sa prise de fonction, Jérôme Durain trace déjà sa ligne : proximité, responsabilité et fermeté. « Nous avançons, nous arbitrons et nous construisons l’action de notre collectivité au service des territoires et des habitants. »
Discours de Jérôme DURAIN, Président de la Région Bourgogne-Franche-Comté :
Chers collègues,
Avant d’entamer mon propos, je salue Mme la Présidente du CESER, Élise MOREAU. Je profite de votre présence pour réaffirmer tout le soutien de notre collectivité au monde associatif, qui s’est mobilisé partout en France en fin de semaine dernière pour alerter les pouvoirs publics face aux difficultés croissantes qu’éprouvent les associations pour financer leurs actions. Je me suis rendu sur la manifestation dijonnaise pour rencontrer les acteurs locaux et leur dire combien je suis attaché à la place essentielle que tiennent ces structures dans notre pays, pour tisser du lien social, pour soutenir celles et ceux qui en ont le plus besoin ou tout simplement pour apporter du mieux vivre sur nos territoires. Notre collectivité fera de son mieux pour ne pas faiblir dans le soutien qu’elle leur apporte, malgré un contexte où nos finances sont bien malmenées.
Chers collègues,
Je vous accueille aujourd’hui pour une assemblée plénière où nos actions en matière de mobilités seront au cœur de nos débats. Je vous propose donc d’entrer directement dans le vif du sujet. Nous engageons en effet aujourd’hui des dépenses conséquentes, pour améliorer les conditions de circulation dans nos trains Mobigo. Ce sont des moyens particulièrement importants, je veux que tout le monde en prenne conscience :
- Avec 98 millions d’euros pour terminer la rénovation à mi-vie de nos AGC. C’est bien-sûr une maintenance naturelle pour assurer leur bon fonctionnement mécanique, mais c’est aussi une amélioration du confort pour les usagers puisque les rames seront quasiment remises à neuf. Le technicentre industriel de Nevers sera l’opérateur principal de cette commande
- Nous optimisons aussi l’avancement de l’opération d’investissement dans l’atelier neuf de maintenance à Dijon-Pérrigny, à hauteur de 40 millions d’euros, directement lié à notre parc de matériel roulant ; le rapport permet également un regard d’ensemble, c’est précieux, sur notre stratégie de maintenance.
- Je rappelle que ces deux opérations interviennent après l’achat voté en juin dernier de 14 nouvelles rames Régiolis pour un total de 170 millions d’euros, un investissement là aussi massif, mais essentiel, pour améliorer la qualité du service rendu aux usagers et de l’offre de transport. Cela traduit bien notre responsabilité ferroviaire de la Région sur le matériel roulant, avec près de 300 millions d’Euros investis donc en cette année exceptionnelle
Ce sont des engagements importants pour notre collectivité, mais ils relèvent du bon exercice de nos compétences…
Mais alors que la Région assume sa mission de faire rouler les trains, force est de constater que celle qui consiste à entretenir les infrastructures ferroviaires, qui appartiennent à l’État, reste dans une zone grise.
Il y a 8 mois, en février dernier, nous avions alerté ici sur l’état catastrophique de certaines lignes de desserte fine du territoire, du fait de décennies de sous-investissement chronique. La ligne des Hirondelles par exemple, c’est plus d’un siècle de travaux non faits, ce sont des tunnels jamais entretenus qui menacent de s’effondrer, c’est un inventaire de failles structurelles qui s’allonge et qui illustre toujours plus l’incroyable et durable faillite de l’État pour entretenir ses propres infrastructures.
Il y a 6 mois, nous dénoncions également le protocole intenable imposé par l’État autour du financement de l’entretien de ces lignes, si longtemps négligées. Nous avons également demandé, en parallèle, une contreexpertise à l’IGEDD.
Je vous le dis : nous attendons encore officiellement son rapport, prévu initialement au cours de l’été. Le lancement entre-temps d’une mission nationale sur l’investissement sur les petites ferroviaires risque de rallonger l’attente, tout comme l’instabilité politique persistante de notre pays qui n’aide pas. Sur le ferroviaire, on attend l’État comme on attend Godot.
Pourtant chaque jour qui passe, des lignes continuent de se dégrader et des usagers s’impatientent de l’absence de réponse des pouvoirs publics.
Face à cette situation, j’ai décidé de prendre mes responsabilités, car je mesure combien ce sujet des petites lignes est important, pour les territoires, et pour celles et ceux qui y vivent. J’ai décidé de prendre mes responsabilités, aussi, car attendre que l’État se décide, c’est l’assurance de perdre toute chance de conserver les lignes les plus dégradées.
Notre rapport de ce jour se consacre aux deux situations les plus urgentes, mais il va de soi que je ne baisse la garde sur aucune petite ligne de Bourgogne-Franche-Comté : Étoile de Paray, Lure-Epinal, CravantAvallon….
Je vous propose donc d’allouer dès aujourd’hui 12,2 millions d’euros pour la ligne des Hirondelles, qui, sans décision, est menacée de fermeture dès le 14 décembre. J’entends que l’État, via son opérateur SNCF Réseau, serait prêt à participer à hauteur de… 175 000 euros. C’est-à-dire : 1% du montant nécessaire. Peut-être doit-on y voir un aperçu de ce que seront les positions de l’État demain. Mais je ne peux pas me résoudre à cautionner à cet abandon des territoires. Ça a beau être la ligne des Hirondelles, je refuse que ses usagers soient pris pour des pigeons.
À l’autre bout de la région, sans associer la Région, je comprends que l’État s’active pour préserver le trafic fret, essentiel pour les entreprises du secteur, sur la ligne Clamecy-Corbigny. Tant mieux. La Région est tout à fait favorable. Mais et les voyageurs alors ? On abandonne ? Mais que l’État le dise ! La Région a mis en place un service de cars performant puisque les liaisons voyageurs ont été interrompues cet été. Et je vous annonce qu’elle prendra plus que sa part en affectant les 3,6 Millions nécessaires à préserver les dessertes ferroviaires.
La politique, ce n’est pas que de l’arithmétique. Notre engagement permet de maintenir ces lignes en vie, en dépis du manque d’investissement qui a rendu les bilans carbones et les temps de parcours médiocre. Il permet surtout de maintenir ces lignes sur l’agenda politique de l’État. Je ne veux pas valider une logique d’attente qui conduirait inéluctablement à les enterrer.
Mais il faut que nous ayons tous conscience que c’est la dernière station avant le désert ! Car les moyens que nous ouvrons aujourd’hui, il faut être clair, ils ne sont pas suffisants pour affirmer « ça y’est, les lignes sont sauvées »… Ils offrent un sursis à ces lignes pour acheter du temps, le temps que celui qui en a réellement la charge se décide enfin à réagir. Et quand je dis agir, ce n’est pas promettre des queues de cerises à court terme, mais contribuer à développer une réelle stratégie de long terme dans nos territoires. Manifestement, aujourd’hui, l’État joue la montre.
La décision que je vous invite à prendre aujourd’hui ne doit pas être interprétée comme un chèque en blanc pour l’avenir et il ne faut pas en conclure que la Région viendra systématiquement au secours de l’État pour sauver des infrastructures dont, je le redis, il est aujourd’hui le seul et unique propriétaire : nous n’en avons pas les moyens, on le répète sur tous les tons. Petit pas par petit pas, l’État se réveille. Il y a trois jours, la Région a été appelée à réagir sur Lure-Epinal. Nous serons au rendez-vous de ses engagements sur le CPER, mais la Région ne pourra jamais seule assumer 500 ME.
Alors je sais très bien que l’État central compte sur le fait que le 4 Square Castan et le17 Bd de la Trémouille sont plus proches des habitants concernés que le ministère des transports. Je sais tout autant qu’entre l’État propriétaire des lignes et la Région chargée de faire rouler les trains, la confusion est facile et que le report de la colère des territoires et usagers vers la Région est pour lui un atout. D’ailleurs je constate que les associations d’usagers sont plus promptes souvent à taper sur la Région, en proximité, que sur l’Etat.
Je souscris d’ailleurs à la déclaration de la FNAUT du Jura qui interpelle non seulement l’État mais aussi les autres collectivités pour une mobilisation, y compris financière, au côté de la Région.
Mais la Région ne peut pas sans cesse être le supplétif de l’État … Parce qu’il y a le ferré, sur lequel nous démontrons aujourd’hui que nous savons prendre nos responsabilités, mais il y a aussi le réseau routier national – bien loin de nos compétences – sur lequel nous sommes sans cesse sollicités et où nous ne pourrons évidemment pas satisfaire toutes les demandes.
Donc, sur les petites lignes : l’État doit enfin prendre ses responsabilités, et poser les bases d’une logique de financement rationnelle et juste pour les territoires et c’est bien un objectif sur lequel je compte mettre toute mon énergie.
C’est dans ce contexte de forte tension sur les dépenses des Régions et de besoins croissants sur les mobilités, tant en investissement qu’en matière d’offre, que l’État a souhaité, dans le cadre de sa loi de finances pour 2025, leur ouvrir la possibilité de prélever un versement mobilité régional et rural.
Certains diront que c’est un nouvel impôt, je leur réponds : non, nous créons une ressource nouvelle pour investir et développer nos mobilités de demain !
Et ce n’est finalement que justice, car les agglomérations et communautés de communes, qui sont les autres grands organisateurs des mobilités dans notre pays, disposent, elles, de cette recette depuis longtemps. Et d’un montant bien plus élevé. Plus encore, face aux enjeux actuels auxquels nous sommes confrontés, je considère que mobiliser cette recette est tout autant un acte de responsabilité que celui que je pose en mobilisant nos moyens pour soutenir nos petites lignes.
Je vous proposerai donc de vous prononcer pendant cette assemblée plénière sur la mise en œuvre du versement mobilité régional en Bourgogne-Franche-Comté :
- C’est essentiel pour soutenir des investissements conséquents en matière de mobilité.
- C’est essentiel pour nous permettre de travailler à des renforcements d’offre et des ajustements de desserte. Je pense tout autant au ferroviaire qu’à nos 90 lignes régulières de car Mobigo, qui doivent nous permettre de mieux couvrir des zones où le train ne va pas.
- C’est essentiel, enfin, car cela va nous permettre de reverser 10% de la recette que nous percevrons aux communautés de communes qui ont choisi d’exercer la compétence mobilité sur leur territoire.
Lors des échanges conduits en début d’année, les représentants des entreprises nous avaient demandé de leur laisser le temps d’envisager au niveau national des options alternatives. Force est de reconnaître qu’aucune piste crédible n’a émergé, et que la seule solution qui reste aux Régions pour renforcer leurs moyens disponibles pour organiser les mobilités passe bien par le VMRR.
J’ai bien sûr rencontré le MEDEF et la CPME pour leur faire part de ma décision, et les entreprises ont également été pleinement impliquées dans les discussions de notre comité des partenaires.
Alors je mesure pleinement l’effort que cet impôt sur les mobilités représente pour nos entreprises, mais les murs budgétaires auxquels nous sommes confrontés dans l’exercice de nos compétences en matière de mobilités sont bien réels, et il y aurait un côté profondément idéologique à refuser de mobiliser un des rares leviers que l’État consent à nous attribuer.
Nous aurons également l’occasion de rappeler pendant cette assemblée plénière, ce sera demain matin, que notre Région est pleinement impliquée auprès des entreprises dans le cadre de sa compétence en matière de développement économique. Le bilan pour 2024 de la mise en œuvre du SRDEII qui vous sera présenté par Nicolas SORET permettra à tous de mesurer l’ampleur de l’accompagnement de la Région en direction de notre tissu économique. Page 7 | 10 Je me contenterai de rappeler ces quelques données pour 2024 :
- L’intervention de la Région, ce sont 45 millions d’euros mobilisés et plus de 219 millions de fonds mutualisés pour le développement des entreprises.
- 162 PME soutenues par une aide directe pour un montant de 13,7 millions d’euros.
- 394 entreprises soutenues par notre dispositif d’avances remboursables.
- 81 entreprises aidées via le fonds régional de l’innovation.
- 11 opérations de capital-risque qui ont été menées, 1 100 prêts d’honneur et 559 garanties qui ont été accordés.
Oui, la Région est bien au rendez-vous pour soutenir le développement de notre économie – et elle continuera à l’être !
Je termine sur les mobilités, après cette incise économique, en vous indiquant que nous sommes en train d’éclaircir une situation qui a suscité l’incompréhension des familles, et de nos collègues des agglomérations urbaines, concernant le transport des internes de nos lycées. C’est une première traduction de ma volonté de travailler à la simplification de nos actions : je souhaite que notre service public soit lisible et juste. Aussi j’ai demandé que des cartes soient attribuées aux familles d’internes des agglomérations urbaines qui s’étaient vu opposer un refus. Les textes concernant les responsabilités respectives des Régions et des agglomérations ne sont pas clairs. Je décide donc d’une clarification, que bien d’autres Régions pourraient nous envier. J’ai encore échangé avec Sébastien Martin récemment, qui coordonnait les discussions avec les agglomérations avant d’être nommé ministre – j’en profite pour le féliciter, tout comme je félicite Annie GENEVARD. Nous avançons donc dans l’objectif de trouver un point de sortie qui convienne à tous, pour la rentrée 2026.
Au cours de notre assemblée, nous aurons également à évoquer le vote des moyens de fonctionnement des lycées pour l’année 2026.
Je rappelle qu’en début de mandat, en 2022, l’enveloppe accordée aux lycées publics de notre Région était calibrée autour de 40 millions d’euros. L’inflation et en particulier la hausse du coût des énergies nous avait conduits à décider d’une hausse conjoncturelle de cette enveloppe pour permettre aux établissements de fonctionner dans les meilleures conditions possibles, jusqu’à atteindre 58 millions d’euros en 2025. Aujourd’hui, dans la mesure où certains coûts ont diminué pour les établissements, mais aussi – et je les en remercie – du fait d’un travail très pointu de recherche de maîtrise des factures énergétiques notamment, nous pouvons faire repartir ces crédits à la baisse, avec une enveloppe qui se fixera à une cinquantaine de millions d’euros. C’est 22% d’augmentation depuis le début du mandat.
Elle permettra à nos établissements de fonctionner correctement en 2026 : comme toujours, aucun lycée ne sera abandonné par la Région !
Nous avons également souhaité cette année mettre l’accent sur la part pédagogique en la révisant à la hausse, de même que nous avons prêté une attention particulière aux établissements agricoles en prenant mieux en compte leur spécificité, avec notamment une part spécifique dédiée au fonctionnement de leur activité d’exploitation agricole.
Et en évoquant l’agriculture, je veux dire notre soutien à la profession, qui voit arriver, et c’est une grande inquiétude pour nous tous, en BourgogneFranche-Comté la Dermatose Nodulaire Contagieuse. Les professionnels doivent être soutenus face à une épidémie qui risque de prendre tout le monde à revers. L’État interviendra sur le sanitaire, c’est sa compétence ; de mon côté, je souhaite que la Région étudie avec la profession les possibilités d’une aide d’urgence pour accompagner les élevages touchés.
J’en termine, mais avant de passer la parole aux présidents de groupe, je veux m’arrêter un instant sur la situation politique de notre pays.
Le gouvernement a su trouver un chemin pour que le débat sur le Projet de Loi de Finances s’engage au Parlement. La suspension de la réforme des retraites est une bonne chose de mon point de vue, mais ce ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt… Je pense en particulier à la justice fiscale ou au pouvoir d’achat de nos compatriotes. Je pense plus encore, dans la fonction qui est la mienne, au sort qui sera réservé aux finances locales.
Je le rappelle, les collectivités locales, ce sont plus des deux tiers des investissements menés dans notre pays, ce sont des politiques publiques essentielles au quotidien de nos citoyens et à la cohésion sociale et territoriale. Une première analyse rapide du projet du gouvernement montre que, cette année encore, les collectivités locales seront ponctionnées audelà de ce qu’elles pèsent dans la dette publique de notre pays.
Il y aura donc un combat important à mener dans les prochaines semaines au niveau du Parlement pour rendre cette copie soit plus réaliste. L’État doit cesser de céder à la facilité de voir dans les collectivités locales une réserve inextinguible pour combler ses propres lacunes budgétaires.
Loin des atermoiements nationaux qui ont fait l’actualité de cette rentrée, vous le voyez, nous avançons, nous arbitrons, et nous construisons l’action de notre collectivité au service des territoires et habitants de notre Région.
Cette assemblée arrive un peu plus d’un mois après mon entrée en fonction. Un mois d’action, déjà, mais surtout un mois de proximité, où je me suis déplacé dans les 8 départements de notre Région, où j’ai échangé avec les 8 présidents de départements, avec les associations de maires, avec les maires ruraux, avec les acteurs locaux de différents secteurs qui tous, ont eu à cœur de faire réussir notre Région. Ces moments sont essentiels, car ce qui remonte du terrain et la façon dont sont perçues nos politiques publiques, sont autant de guides pour construire nos orientations futures.
J’étais également ce lundi à Bruxelles pour défendre les dossiers de la Région auprès de la représentation permanente de l’État français à la Commission européenne, du Vice-président français de la Commission, Stéphane SÉJOURNÉ, et des eurodéputés. Je mettrai toute mon énergie à démontrer l’importance d’une politique européenne forte dans les territoires, en partenariat avec les Régions. Les négociations s’ouvrent sur le prochain cadre financier pluriannuel : je veillerai à faire entendre notre voix pour défendre les fonds destinés à notre agriculture, à notre recherche, à notre innovation, à nos territoires et je veillerai aussi à défendre l’échelon régional.
Enfin, comme je m’y étais engagé, nous lancerons nos « Rendez-vous de Castan » le 12 novembre prochain. Cette première rencontre sera consacrée aux conduites addictives dans nos lycées, et nous pourrons échanger avec des acteurs et spécialistes de ce secteur. Vous serez biensûr invités à y assister.
Je vous remercie et cède la parole aux présidents de groupes.