Le gouvernement a officialisé ce jeudi la suspension de la réforme des retraites de 2023, conformément à l’engagement pris par le Premier ministre lors de sa déclaration de politique générale le 14 octobre dernier. Cette suspension, si elle est approuvée par le Parlement, repousserait toute mise en œuvre de la réforme jusqu’au 1er janvier 2028, soit après l’élection présidentielle de 2027.
Une décision encadrée par la Constitution
Le gouvernement a précisé que seule son initiative pouvait permettre une telle suspension, le Parlement ne disposant pas du pouvoir de l’introduire directement, conformément à l’article 40 de la Constitution. C’est pourquoi le Conseil des ministres de ce matin a validé le recours à une lettre rectificative : cette procédure permet d’ajouter, après dépôt du projet initial, des dispositions spécifiques dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026.
L’exécutif présente cette démarche comme un gage de clarté et de transparence, afin d’assurer un débat « loyal et sincère » devant la représentation nationale.
Les mesures suspendues
Concrètement, la modification introduite par le gouvernement prévoit la suspension de la trajectoire de relèvement de l’âge légal de départ à la retraite, fixé à 62 ans et 9 mois pour la génération concernée. Le relèvement de la durée de cotisation à 170 trimestres est également mis en pause.
Ces éléments constitueront désormais la base de la discussion parlementaire qui s’ouvrira dans les prochaines semaines.
Un coût à compenser
Le gouvernement reconnaît que cette suspension aura un impact financier significatif. « Comme l’a toujours indiqué le Premier ministre, ce coût devra être compensé », souligne le communiqué. Des modalités de financement ont d’ores et déjà été intégrées au texte initial et feront l’objet de débats spécifiques au Parlement.
Vers un nouveau débat social et politique
Cette annonce marque un tournant dans le dossier sensible des retraites, au cœur de fortes tensions sociales depuis la réforme de 2023. En repoussant toute application à l’après-2027, le gouvernement entend sans doute désamorcer un sujet explosif avant la prochaine présidentielle, tout en laissant au futur exécutif la responsabilité d’en définir les suites.
Communiqué du 23 octobre 2025 :
Lors de sa déclaration de politique générale du 14 octobre dernier, le Premier ministre a pris un engagement clair devant la représentation nationale : lui proposer la suspension de la réforme des retraites de 2023. Si le Parlement le décide, la mise en œuvre de cette réforme sera suspendue jusqu’au 1er janvier 2028, soit après l’élection présidentielle de 2027.
Cette suspension ne peut être proposée qu’à l’initiative du Gouvernement, le Parlement n’ayant pas la possibilité d’introduire une telle modification, conformément à l’article 40 de la Constitution. C’est la raison pour laquelle le Conseil des ministres de ce matin a acté le recours à la « lettre rectificative », c’est-à-dire l’introduction dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, des dispositions prévoyant les modalités de cette suspension, postérieurement au dépôt de celui-ci.
Gage de clarté et de transparence, cette inscription dans le texte initial vise à garantir la tenue d’un débat parlementaire loyal et sincère sur cette question.
Conformément aux engagements pris, la modification introduite par le Gouvernement suspend la trajectoire de relèvement de l’âge de départ pour la génération concernée à 62 ans et 9 mois. Celle-ci suspend également le relèvement de la durée de cotisation à 170 trimestres. C’est sur cette base que doit désormais s’engager la discussion parlementaire.
Cette suspension a évidemment un coût et, comme l’a toujours dit le Premier ministre, celui-ci doit être compensé. C’est la raison pour laquelle des modalités de financement ont été proposées dans le texte initial. Celles-ci seront également débattues au cours des prochaines semaines.