L’annonce d’un nouveau projet immobilier dans le quartier Université, rue Henry-Joly, suscite une vive inquiétude parmi les riverains. Le collectif Gardiens de la qualité de vie du quartier Université dénonce la construction d’un immeuble de 45 studios étudiants à la place d’une maison individuelle, estimant qu’il s’agit d’un « projet démesuré, non concerté et contraire aux engagements environnementaux » de la Ville et de la Métropole.
Communiqué du collectif Gardiens de la qualité de vie du quartier université du 1er novembre 2025 :
Rue Henry Joly à Dijon, la construction d’un bâtiment de 45 studios à la place d’une maison qui sera détruite, a été annoncée cet été, alors qu’on multiplie les grandes résidences spécialisées T1 partout dans la ville. Des effectifs de T1 récemment actés sont par exemple : quartier Terrot, DREAL Voltaire, Cité de la Gastronomie, Vatel rue de Sully, Marguerites avenue du drapeau, rue recteur Marcel Bouchard,… alors que la Métropole affirme privilégier le logement CROUS ou HLM moins cher pour les étudiants et les appartements plus grands pour les familles. La ville elle-même a diagnostiqué qu’un excès de permis de construire pour du logement T1 privé spécialisé fait monter le prix du logement pour étudiants (POA-H 2020-2023, p 10, 27).
Situé en zone pavillonnaire, sans concertation du voisinage, ce projet du 9 de la rue Henry Joly recherche la rentabilité maximale, et aura de forts impacts négatifs sociétaux et environnementaux. Ce sera un projet surdimensionné, une barre ininterrompue de 40 m de long, 13 m de hauteur totale sur une petite rue de 150 m de long et 12 m de large. Un recul de 5,50 m en fond de parcelle vers les propriétés voisines arrière. La toiture de 5,85 m représente près de 46 % de la hauteur du bâti, alors qu’un toit plat abaisserait la hauteur et réduirait les pertes de lumière pour les voisins.
Le bien vivre ensemble ne consiste pas à juxtaposer des éléments hétérogènes. En construisant modérément sur ce terrain de 900 m² et sans démolition de la maison encore en état, on pouvait aisément et écologiquement accueillir 3 familles et 10 étudiants, tout en gardant des espaces de nature.
Ne sont prévues que trois places de parking pour 45 T1 dans une rue saturée par les besoins de parking liés aux HLM rue de Mirande, l’Université, hôpitaux et commerces de proximité. C’est insuffisant et causera de nombreux problèmes aux personnes du quartier ayant besoin de services et de soins.
La biodiversité est fortement attaquée par le projet, avec une suppression de pleine terre existante sur un terrain de 900 m², passant de 80% de pleine terre à 30%. Les arbres de haute tige existants (pommiers, …) seront arrachés sans prévoir de pénalité ou leur compensation. Un grand cœur d’ilot sera désormais amputé et rendu inaccessible à la faune et flore du quartier par cette barre de béton. Le plan climat et biodiversité de la Métropole reconnait pourtant la valeur des jardins privés qui accueillent plus de 50% des arbres et jouent un rôle climatique. Notre quartier est déjà particulièrement exposé aux îlots de chaleur.
Pendant toute la durée des travaux, aucune place n’ayant été réservée pour la grue sur le terrain, cette petite rue sera très encombrée, certainement sans parking et en voie unique, ce qui causera des perturbations des mobilités pour tout le quartier. Une réserve de terrain aurait pu être conservée pour poser la grue et servir ultérieurement d’espace vert.
