Alors que la Foire Gastronomique de Dijon s’achève ce 11 novembre 2025, Dijon Actualités s’est penché sur une question essentielle : la sécurité de l’événement. Si les chiffres officiels de fréquentation ne sont pas encore communiqués, cette nouvelle édition semble s’annoncer, une fois encore, comme un franc succès.
Chaque année, la sécurité constitue un enjeu majeur pour l’organisation de la Foire. Comme lors des précédentes éditions, la surveillance du site a été confiée à la société de sécurité privée SIG, bien implantée dans la métropole dijonnaise. Les agents, facilement identifiables grâce à leur tenue noire et à leur équipement professionnel, étaient présents dans l’ensemble des espaces ouverts au public.
Cependant, certains équipements portés par plusieurs agents ont attiré l’attention : matraques télescopiques et bombes lacrymogènes fixées à la ceinture. Une interrogation s’impose alors : ces dispositifs sont-ils autorisés dans le cadre de leurs missions ?
Pour le vérifier, nous avons consulté les informations disponibles auprès du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS), établissement public placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur et chargé, depuis 2011, de contrôler et de réguler les métiers de la sécurité privée.
Selon la réglementation en vigueur, la matraque télescopique est classée en catégorie D, de même que les bombes lacrymogènes d’une contenance inférieure ou égale à 100 mL. Au-delà, ces dernières relèvent de la catégorie B, impliquant des conditions strictes de détention et d’usage. Par ailleurs, toute activité de surveillance armée nécessite une autorisation spécifique préalable permettant d’accéder à une formation au maniement des armes de catégorie D et B (article R613-23-1 du Code de la sécurité intérieure).
Or, d’après un document du CNAPS que nous avons pu consulter, deux agents de la société SIG, deux responsables présents sur le site le 6 novembre 2025, ne disposent pas de l’autorisation requise pour porter les équipements observés. Ces agents n’auraient donc pas été légalement habilités à porter ni à utiliser ces armes dans le cadre de leurs missions.

Le cadre légal prévoit des conséquences précises dans ce type de situation. Le port d’arme sans agrément constitue une infraction pénale passible d’une peine pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 € d’amende (article L. 317-8 du Code de la sécurité intérieure). Sur le plan administratif, l’agent concerné s’expose également à un retrait de sa carte professionnelle et à une interdiction d’exercer (article L. 612-20 CSI). L’employeur peut, quant à lui, être sanctionné par le CNAPS, avec un possible retrait d’autorisation d’exercer, voire une fermeture administrative.
Cette situation soulève un enjeu plus large : celui de la formation, de l’encadrement et du contrôle des agents privés mobilisés lors de manifestations accueillant un public nombreux. Dans un contexte où la sécurité événementielle occupe une place croissante, le respect strict de la réglementation et la transparence des pratiques demeurent indispensables.
Il convient de rappeler qu’un agent de sécurité privée ne peut pas exercer armé sur la voie publique ou dans un lieu accueillant du public uniquement sur la base d’une autorisation préfectorale. Il doit impérativement disposer d’une carte professionnelle valide et d’un agrément spécifique délivrés par le CNAPS. Ces deux autorisations sont complémentaires et ne se substituent jamais l’une à l’autre. Selon les informations dont nous disposons, le CNAPS n’a pas délivré cet agrément aux agents concernés.
Pour l’heure, malgré plusieurs relances, la société SIG n’a pas souhaité commenter la présence des équipements observés, ni préciser les conditions d’agrément de ses agents lors de la Foire. Dijon Actualités reste disponible pour publier leur position si elle venait à nous être communiquée officiellement.
En attendant, deux agents de sécurité privée ont exercé armés au sein de la Foire, sans autorisation. D’après nos informations, un signalement aurait d’ailleurs été fait auprès du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS). Affaire à suivre…
