L’année 2024 marque un moment charnière pour le CHU Dijon Bourgogne, qui affirme plus que jamais son rôle d’hôpital universitaire de référence. Entre transformation de sa gouvernance, montée en puissance de l’activité hospitalière, innovations médicales inédites et structuration d’une stratégie scientifique ambitieuse, l’établissement franchit une étape majeure dans sa trajectoire à 10-15 ans. Le rapport d’activité 2024, dense et riche en réalisations, reflète une dynamique forte portée par l’ensemble des équipes.
Une gouvernance renouvelée pour plus de clarté et d’autonomie
L’année 2024 a vu la mise en place d’une gouvernance totalement repensée, répondant à une attente largement exprimée par les professionnels. L’objectif : clarifier les circuits décisionnels, renforcer la transparence et donner davantage de responsabilités aux pôles. Le principe de subsidiarité devient la pierre angulaire du nouveau modèle, permettant aux équipes de terrain de porter et de piloter directement leurs projets lorsqu’ils disposent des moyens nécessaires. Cette évolution modifie profondément la manière dont les initiatives émergent, sont priorisées et mises en œuvre.
Pour la première fois, une enveloppe globale de 3,5 millions d’euros a été déléguée aux pôles pour financer travaux, équipements biomédicaux, mobilier et informatique. Cette redistribution renforce leur autonomie et facilite les ajustements locaux. En parallèle, une commission technique des projets – réunissant directions, médecins et soignants – a vu le jour afin d’instruire, de façon rigoureuse, les projets nécessitant un accompagnement centralisé. Entre septembre et novembre, elle a analysé 150 dossiers. À l’issue du processus annuel, 60 projets ont été retenus pour être déployés dès 2025, confirmant la montée en puissance d’un dispositif plus simple, plus équitable et mieux compris des équipes.
Une activité hospitalière en forte croissance
La dynamique d’activité du CHU en 2024 est particulièrement marquée. Après plusieurs années de tensions liées à la crise sanitaire, l’établissement dépasse désormais son niveau d’avant-Covid. Le nombre de séjours progresse de 5,9 %, celui des consultations de 7,2 %, l’ambulatoire de 4,1 % et les hospitalisations complètes de 3 %. Cette croissance s’explique notamment par l’ouverture de 20 à 30 lits supplémentaires, une meilleure fluidité organisationnelle et la création de nouvelles unités destinées à répondre à des besoins croissants.
Cette augmentation significative témoigne de la confiance renouvelée des habitants de Bourgogne et du sud Haute-Marne, territoires dont le CHU constitue le principal centre hospitalier de recours. Elle illustre également l’attractivité médicale d’un établissement qui investit massivement dans le renouvellement de ses équipements et dans la modernisation de ses parcours de soins.
Des investissements majeurs pour renforcer l’excellence médicale
Parmi les temps forts de l’année, l’acquisition d’un quatrième robot chirurgical constitue une avancée remarquable. Avec cet équipement de haute technologie, qui représente un investissement de 1,7 million d’euros, le CHU se positionne parmi les centres français les mieux dotés en robotique. Installé au pôle mère-enfant, ce nouvel outil permet de développer la chirurgie mini-invasive dans plusieurs spécialités, du digestif à la gynécologie, en passant par la pédiatrie, l’ORL ou la chirurgie thoracique. Il améliore la précision des interventions, réduit les complications postopératoires et renforce la formation des jeunes chirurgiens.
Autre investissement structurant : l’ouverture de l’Institut de la fertilité, un bâtiment de 1 100 m² entièrement dédié à la prise en charge des couples infertiles. Ce lieu inédit dans un hôpital public rassemble dans un même espace consultations, examens, actes techniques, cryoconservation et accompagnement pluridisciplinaire. Les patients bénéficient ainsi d’un parcours simplifié, pensé pour réduire le stress et améliorer les conditions d’accueil. Le CHU, déjà reconnu pour ses résultats supérieurs à la moyenne nationale, consolide ainsi son statut de centre français de référence en procréation médicalement assistée.
Des avancées médicales inédites : cœur artificiel, rachis, lymphome
L’une des grandes réussites de l’année reste la première implantation du cœur artificiel Aeson®, réalisée en avril 2024. Développé par la société française Carmat, ce dispositif constitue une solution essentielle face à la pénurie de greffons cardiaques. Le CHU rejoint ainsi un cercle restreint de centres capables d’implanter ce cœur, et devient rapidement l’un des plus actifs en France avec huit dispositifs posés en quelques mois. L’établissement a même implanté le 100ᵉ cœur Aeson® dans le monde. Cette innovation ouvre de nouvelles perspectives pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque terminale.
De son côté, l’Institut universitaire du rachis, créé en 2024, place Dijon à l’avant-garde dans la prise en charge des lombalgies et des pathologies du dos. S’appuyant sur une approche pluridisciplinaire et des technologies avancées (robotique, imageur 3D, chirurgie endoscopique), l’institut structure un parcours de soins régional et développe de nouvelles synergies avec les laboratoires de recherche en biomécanique et en intelligence artificielle.
Le CHU brille également sur la scène internationale grâce au projet conduit sur le lymphome de Hodgkin. Sous l’impulsion du Pr Cédric Rossi, formé à Stanford, l’établissement déploie une plateforme de pointe permettant d’analyser l’ADN tumoral circulant. Cette technologie, moins invasive et plus précise que les méthodes classiques, pourrait révolutionner le diagnostic et le suivi du premier cancer des moins de 30 ans.
Une activité de transplantation rénale renforcée
En 2024, le CHU a réalisé 76 greffes de rein, dont sept à partir de donneurs vivants. Bien que cette pratique représente encore une minorité des transplantations, elle reste un axe prioritaire au niveau national et offre de meilleurs résultats à long terme aux patients. Pour soutenir son développement, l’établissement a recruté une infirmière en pratique avancée chargée de coordonner le parcours très exigeant du binôme receveur-donneur. Un créneau mensuel dédié au bloc opératoire a également été instauré, mobilisant simultanément deux équipes chirurgicales.
Une reconnaissance nationale et européenne
L’année a également été marquée par plusieurs événements témoignant du rayonnement du CHU. Le classement annuel du magazine Le Point place l’établissement au 15ᵉ rang national, avec 48 spécialités distinguées. La chirurgie dentaire de l’adulte atteint même la deuxième place. Le 13 janvier, le Premier ministre Gabriel Attal a visité l’établissement, repartant impressionné par la qualité de l’organisation des urgences et la mobilisation des équipes. La cheffe de la représentation de la Commission européenne en France s’est également rendue sur place pour découvrir les innovations pilotées par le CHU, notamment le programme PERIGENOMED.
Une stratégie de recherche structurée autour de quatre axes majeurs
Le CHU a franchi un cap en structurant sa politique de recherche autour de quatre axes prioritaires : immunité-métabolisme-inflammation, interactions œil-cœur-cerveau, cancers et hémopathies, maladies rares. S’y ajoute un domaine d’émergence consacré à la plasticité sensori-motrice et à la santé numérique. Cette nouvelle organisation permet d’identifier clairement les forces dijonnaises et de renforcer les chances de succès aux appels à projets nationaux et européens.
Plusieurs programmes majeurs ont ainsi été engagés, comme l’étude européenne Serena contre la maltraitance des enfants, le projet HPV Faster visant à réduire les inégalités d’accès au dépistage du cancer du col de l’utérus ou encore l’étude FITNEG, destinée à affiner le seuil de positivité du test de dépistage du cancer colorectal. Le CHU renforce ainsi son rôle pionnier en prévention, domaine dans lequel il a bâti une expertise historique.
Un ancrage territorial renforcé
Enfin, le CHU confirme sa place de pilier sanitaire régional grâce à l’élaboration d’un projet médical partagé à l’échelle de la Bourgogne et du sud Haute-Marne. L’établissement poursuit également ses coopérations internationales, comme sa mission en Ukraine, et développe des actions ambitieuses avec la métropole de Dijon dans le cadre de sa démarche RSE.
L’année 2024 restera comme l’une des plus structurantes de la dernière décennie pour le CHU Dijon Bourgogne. Entre transformation interne, innovations technologiques majeures, avancées scientifiques et développement territorial, l’établissement se donne les moyens de devenir l’un des CHU leaders nationaux à l’horizon 2030. L’ambition, désormais clairement assumée, est de conjuguer excellence médicale, recherche de pointe et engagement territorial pour répondre aux besoins de santé d’une population toujours plus nombreuse et exigeante.
