À l’Assemblée nationale, le vote du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) marque, selon Pierre Pribetich, député de la Côte-d’Or, « un moment politique important » et le résultat d’un « choix de responsabilité » fait par les parlementaires depuis le début de l’automne. Dans un communiqué transmis à la presse, l’élu détaille les conquêtes sociales obtenues au cours des négociations et des débats parlementaires, qu’il voit comme autant de protections maintenues pour les classes populaires et moyennes.
Un cap assumé depuis octobre : protéger les ménages, faire contribuer le capital
Pierre Pribetich rappelle que le 16 octobre, en refusant de voter les motions de censure visant le gouvernement de Sébastien Lecornu, les députés ont « collectivement » choisi d’ouvrir un véritable débat budgétaire plutôt que d’entrer dans une crise institutionnelle incertaine.
« Notre objectif est resté clair et constant : épargner les classes populaires et moyennes des efforts demandés par le gouvernement, et faire contribuer davantage les plus grandes fortunes et le monde de la finance », affirme le député.
Ce rapport de force assumé a permis, selon lui, d’obtenir plusieurs renoncements importants avant même l’examen du texte :
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abandon de la suppression de deux jours fériés, une mesure défendue par François Bayrou et particulièrement impopulaire ;
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retrait du durcissement de l’indemnisation des demandeurs d’emploi, qui aurait réduit les droits des chômeurs ;
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renoncement à “l’année blanche” et au doublement des franchises médicales, mesures initialement portées par le gouvernement Lecornu et jugées socialement injustes.
La suspension de la réforme des retraites : une victoire emblématique
Dès le 14 octobre, les députés ont obtenu ce que Pierre Pribetich qualifie d’« avancée majeure » : la suspension de la réforme des retraites portée par Élisabeth Borne, adoptée dans la douleur en 2023.
Cette suspension, votée deux fois à l’Assemblée et désormais inscrite dans le PLFSS, permettra selon l’élu à près de 650 000 Françaises et Français de partir plus tôt à la retraite dès 2026.
Il y voit « un geste de justice sociale très attendu » dans un pays où le débat sur l’âge de départ n’a jamais cessé.
Des reculs obtenus sur plusieurs mesures jugées pénalisantes
Au cours de l’examen du texte, les députés favorables à une réorientation sociale du budget affirment avoir « arraché des victoires concrètes » pour les Français. Pierre Pribetich en cite plusieurs :
Santé : la protection des patients atteints d’ALD
La réduction envisagée des arrêts de travail et des remboursements de médicaments pour les personnes souffrant d’affections de longue durée (ALD) est totalement supprimée. L’élu rappelle que ces patients regroupent « des millions de personnes atteintes de pathologies graves ou chroniques » qui ne doivent pas être fragilisées davantage.
Pouvoir d’achat : maintien des tickets-restaurants et chèques-vacances
Les « coups de rabot » envisagés sur les tickets-restaurant et les chèques-vacances, qui constituent des compléments de salaire essentiels, ont été empêchés. « Aucun salarié ne doit perdre en pouvoir d’achat dans le contexte actuel », insiste Pribetich.
Jeunesse et outre-mer : apprentis et emploi protégés
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L’augmentation des cotisations pour les apprentis est abandonnée, évitant un risque de frein à l’embauche de jeunes en formation.
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Les aides à l’embauche outre-mer sont maintenues, un point jugé « crucial » pour des territoires où l’emploi demeure fortement fragile.
Un effort mis à contribution du monde financier
L’un des points d’orgue du texte, selon Pierre Pribetich, est l’instauration d’une fiscalité plus exigeante envers les contribuables les plus aisés. Le PLFSS prévoit en effet une augmentation de la CSG sur les revenus du capital et des dividendes, une mesure obtenue malgré « l’opposition d’une droite qui refuse de remettre en cause la politique favorable au capital menée depuis 2017 ».
Pour le député, cette contribution renforcée représente « un rééquilibrage nécessaire » dans une période où l’inflation et la stagnation des salaires pèsent lourdement sur les ménages.
Quatre milliards d’euros supplémentaires pour l’hôpital et les EHPAD
Autre volet central du budget : le financement des services publics, fortement éprouvés depuis plusieurs années. Le communiqué souligne que l’ONDAM (Objectif national des dépenses d’assurance maladie) sera augmenté de 4 milliards d’euros, afin de renforcer notamment les hôpitaux et les EHPAD.
Une mesure « indispensable pour répondre à la crise structurelle du système de santé », estime Pierre Pribetich, qui affirme recevoir quotidiennement des témoignages d’épuisement des professionnels.
Un budget présenté comme un compromis social
Pour le député de la Côte-d’Or, ce vote marque « un choix de responsabilité » et un signal politique clair : « Nous avons montré qu’un budget peut être à la fois sérieux et social, rigoureux et juste, protecteur et ambitieux. » Il conclut en rappelant que ce projet de loi de financement permettra, selon lui, de préserver les droits sociaux sans les affaiblir, tout en engageant une contribution plus équitable entre les citoyens.
