Le groupe Rassemblement national du Conseil régional de Bourgogne–Franche-Comté s’alarme d’un possible abandon progressif de l’aide régionale destinée aux jeunes pour financer leur permis de conduire. Dans un communiqué daté du 17 décembre 2025, son président Julien Odoul estime que la majorité socialiste « organise un démantèlement qui ne dit pas son nom ».
Depuis plus de dix ans, la Région soutient la mobilité des jeunes par un dispositif d’aide financière conditionné à un engagement citoyen. Selon le communiqué, près de 10 000 jeunes auraient pu en bénéficier depuis 2021. Mais pour le RN, plusieurs signaux récents laissent craindre un ralentissement, voire une disparition future du mécanisme.
Première alerte : en janvier 2023, le montant de l’aide avait été réduit de 500 à 300 euros lors d’un vote en Commission permanente, une décision prise « sans concertation approfondie ni débat public », regrette l’opposition. Dernier épisode en date, le 21 novembre 2025, la majorité régionale s’est opposée à une proposition du RN visant à étendre le dispositif aux jeunes apprentis à partir de 2026, dans l’hypothèse où l’aide équivalente de l’État serait supprimée dans le cadre du projet de loi de finances porté par Sébastien Lecornu.
Selon Julien Odoul, un tel refus pourrait conduire à exclure une partie de la jeunesse pourtant en formation : « On refuse d’y inclure les apprentis au prétexte de refuser de prendre en charge à la place de l’État, avec le risque d’avoir une aide pour les jeunes en formation sauf pour les apprentis qui n’auront droit à rien. »
Autre sujet d’inquiétude pour le RN : la disparition de toute mention de cette aide dans la présentation du budget primitif 2026, alors qu’elle constitue « l’un des principaux dispositifs du budget jeunesse régional ». Les élus frontistes parlent d’un « lent détricotage », évoquant une politique qui soutient chaque année plusieurs centaines de jeunes de Bourgogne–Franche-Comté.
Le groupe appelle donc l’exécutif régional à clarifier ses intentions, à maintenir l’aide et à « éviter toute discrimination envers les apprentis ». « Il ne peut pas y avoir d’agenda caché sur ce sujet. La majorité socialiste doit stopper le détricotage de cette aide et s’assurer d’y inclure les apprentis si l’aide de l’État venait à leur être supprimée », conclut Julien Odoul.
