L’agence régionale de santé met en garde face à la prolifération du moustique-tigre. En 2023, le nombre de communes colonisées a plus que doublé dans la région.
Installé depuis de nombreuses années dans l’Océan Indien et les Antilles (épidémie de dengue prolongée en Guadeloupe et Martinique), le moustique-tigre s’est implanté de manière significative et continue en métropole à compter du début des années 2000. Il est désormais présent dans 78 départements. La capacité d’Aedes albopictus à être vecteur du chikungunya, de la dengue ou du virus Zika, en fait une cible de surveillance prioritaire pour les autorités sanitaires et leurs partenaires, durant sa période d’activité en métropole : du 1er mai au 30 novembre. L’objectif de cette surveillance renforcée est double : ralentir la progression du moustique-tigre et limiter les risques de transmission des arbovirus dont il peut être le vecteur en métropole. Le moustique-tigre est par ailleurs très nuisant (il pique aussi en journée, à plusieurs reprises ; sa piqûre peut être douloureuse).
En région Bourgogne-Franche-Comté
Aedes albopictus est aujourd’hui implanté dans 7 départements : en Saône-et-Loire, depuis 2014 ; en Côte-d’Or et dans la Nièvre depuis 2018 ; dans le Doubs et le Jura depuis 2020 et dans le Territoire de Belfort et dans l’Yonne depuis 2023. L’ARS (via un opérateur de démoustication) met en œuvre une surveillance dans les 8 départements de la région par un réseau de pièges-pondoirs, principalement sur les unités urbaines les plus peuplées, afin de suivre la dynamique de progression du moustique. Une enquête entomologique de terrain est réalisée pour confirmation en cas de nouvelle implantation, elle peut mener à considérer une nouvelle commune comme colonisée. En 2023, le nombre de communes colonisées a plus que doublé dans la région, passant de moins de 60 à près de 125.
L’Agence Régionale de Santé intervient également lorsqu’un cas de chikungunya, de dengue ou de Zika est déclaré à ses services (ces maladies sont à déclaration obligatoire/DO). Une enquête de prospection entomologique est alors déclenchée pour identifier ou non la présence du moustique-tigre sur les lieux fréquentés par la personne pendant la période de virémie (présence du virus dans le sang). Dans ce cas, un traitement insecticide peut être décidé afin de lutter contre l’instauration d’une circulation autochtone de la maladie. Ces opérations sont assurées par des opérateurs habilités et spécialisés. En 2023, 49 cas importés d’arboviroses ont été signalés en Bourgogne-Franche-Comté pendant la période de surveillance renforcée, donnant lieu à 67 prospections entomologiques, qui elles-mêmes ont conduit à 12 traitements (contre un seul traitement mené en 2021, à Beaune ; 2 en 2022, à Mâcon).
La présence croissante du moustique-tigre dans la région Bourgogne-Franche-Comté et les chiffres alarmants de 2023 mettent en évidence la nécessité d’une vigilance accrue et d’une action concertée pour contrôler sa propagation. Les autorités sanitaires continuent de sensibiliser le public sur les mesures préventives à prendre pour limiter les risques de piqûres de moustiques et les potentiels foyers de reproduction, tout en soulignant l’importance de signaler tout cas suspect pour une intervention rapide et efficace.