Ce samedi 14 septembre 2024, environ 200 personnes se sont réunies place Darcy à Dijon, à l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme de Côte-d’Or et du Collectif 25 Novembre, pour soutenir Gisèle Pelicot, victime de violations sous soumission chimique orchestrés par son mari pendant 10 ans, et toutes les victimes de violences sexuelles.
Cécile Ropiteaux, coprésidente de la Ligue des Droits de l’Homme de Côte-d’Or, a souligné la gravité du procès en cours à Avignon, qualifiant celui-ci d’exceptionnel par sa durée, la méthode employée et le nombre de prévenus impliqués. Elle a rappelé que ce procès illustre la banalisation des viols et des violences sexistes et sexuelles, en dénonçant le manque de prise en compte des victimes, un facteur qui a permis à un tel calvaire de durer aussi longtemps. Selon elle, ces violences ne sont pas des cas isolés, mais relèvent d’une problématique systémique, s’exerçant dans le milieu familial, le voisinage, et même dans des institutions.
Ce procès, affirme-t-elle, est celui de notre société, qui a échoué dans la prévention et le traitement de ces violences, malgré les mobilisations féministes. Cécile Ropiteaux a également soulevé la question du consentement, déclarée qu’il est impensable de considérer qu’une femme endormie sous sédatifs puisse être perçue comme consentante. Elle a insisté sur le fait que, bien que ce cas soit qualifié d’exceptionnel, il reflète la réalité des violations et du traitement injuste souvent réservé aux victimes, qui doivent prouver leur non-consentement, quel que soit le contexte.
Du côté du Collectif 25 Novembre, il a été rappelé que parmi les 90 hommes soupçonnés d’avoir participé aux viols de Gisèle Pelicot, 51 ont été identifiés, et que cinq étaient déjà connus des services de police pour violences conjugales, deux pour des faits d’inceste, et trois pour possession de vidéos de viols d’enfants.
Gisèle Pelicot, âgée de 71 ans, a accepté que le procès de son ex-mari Dominique Pelicot, accusé de l’avoir droguée et d’avoir recruté des inconnus sur internet pour la violer pendant 10 ans, se tienne sans huis clos afin que « la honte de changer de camp ».
Ce rassemblement à Dijon fait écho à plusieurs autres manifestations organisées au niveau national pour dénoncer les violences sexuelles et soutenir les victimes.
Un numéro d’appel national, le 3919, est à la disposition des femmes victimes de violence. Gratuit et anonyme, ce service est disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour écouter et orienter les victimes vers les structures adaptées.