Ce mercredi 25 septembre 2024, a eu lieu la première réunion publique de proximité sur la sécurité et la tranquillité à la salle Devosge à Dijon. Cette initiative revient à Nathalie Koenders, première adjointe de la ville de Dijon, en charge de la sécurité. À ses côtés se trouve le procureur de la République de Dijon, Olivier Caracotch, le sous-préfet Olivier Gerstlé, l’adjoint au directeur interdépartemental de la police nationale (DIPN), Frédéric Vincent-Genod, et le directeur de la sécurité publique de Dijon, Samid El Ouahidi.
Cette réunion présente un avantage indéniable : elle a rassemblé l’ensemble des acteurs de la sécurité, permettant au public de poser directement ses questions. Cette interactivité a été particulièrement appréciée, comme en témoigne ce commentaire d’un participant : « Ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion d’interpeller le procureur de la République« .
Cette réunion publique a d’ailleurs fait réagir le groupe Agir pour Dijon via les réseaux sociaux : » Pas très crédible ces réunions sur la sécurité et la tranquillité publique pour une élue du Nouveau Front Populaire qui affiche un bilan catastrophique. Comme d’habitude, elle va parler du « sentiment d’insécurité » et se défausser sur l’État « .
Effectivement, Nathalie Koenders n’a pas manqué de rappeler les compétences de chacun, comme l’ont fait l’ensemble des intervenants lors de cette réunion. La première adjointe à la ville de Dijon a rappelé que la police municipale compte aujourd’hui 98 policiers. Elle n’a pas manqué de souligner les grandes difficultés que rencontre la ville de Dijon, comme d’autres villes en France, pour recruter des policiers municipaux, « mais nous serons à 100 avant la fin du mandat ». Ce chiffre n’est pas une fin en soi. « Ce n’est pas le temps des élections ou des programmes municipaux, mais nous souhaitons avoir davantage de policiers municipaux par la suite », a déclaré la première adjointe à la ville de Dijon, qui sera très probablement candidate à la succession de François Rebsamen.
Depuis début 2024, la police municipale a traité 4 500 appels et est intervenue à 8 000 reprises selon le directeur de la tranquillité publique de Dijon Samid El Ouahidi. Côté police nationale, celle-ci compte environ 650 agents, selon Frédéric Vincent-Genod. « À Dijon, sur recense 80 000 appels au 17 (police secours) par an, 80 000 coups de téléphone passés au centre de commandement à Dijon. Vous imaginez un peu le niveau d’intervention que cela représente », a ajouté Frédéric Vincent-Genod.
L’objectif de ces réunions est de donner la parole aux Dijonnais et Dijonnaises, et certains n’ont pas manqué l’occasion de poser leurs questions, comme cet habitant : « habitant dans le centre, nous avons remarqué l’été dernier qu ‘il y avait de plus en plus de concerts sauvages, en particulier place de la Sainte-Chapelle ou dans les environs. En plus de ces concerts, certains cafés mettent la sono jusque tard dans la nuit, apparemment sans autorisation officielle. De plus, de nombreux musiciens de rue, qui sont sonorisés et jouent sous votre fenêtre toute la journée, c’est un peu pénible ! ».
Samid El Ouahidi, directeur de la tranquillité publique et de la police municipale, a répondu : « On a constaté depuis plusieurs mois la présence d’artistes de rue. On a mobilisé la police municipale, mais l’intervention est toujours un peu délicate car il y a aussi un public qui apprécie cela. On leur dit de se rapprocher de la Ville pour qu’ils régularisent leur occupation de l’espace public. Cette autorisation fixe des règles, par exemple ils ne doivent pas utiliser d’amplificateur lorsqu’ils jouent ».
Nathalie Koenders a encouragé les habitants à contacter la police municipale en cas de nuisances sonores provoquées par un établissement, afin qu’une patrouille puisse intervenir et verbaliser si nécessaire. « C’est essentiel, car si un grand nombre de verbalisations est constaté lors des comités de la nuit, le préfet peut engager des fermetures administratives ». Le sous-préfet Olivier Gerstlé a confirmé cette approche : « Il est crucial de trouver un équilibre entre permettre la vie nocturne et garantir la tranquillité des habitants. Les réponses sont là et sont fermes lorsque c’est nécessaire« .
Les questions du public, très variées, ont porté sur des sujets tels que la vidéosurveillance et l’utilisation des trottinettes électriques à titre d’exemples. Les intervenants ont apporté des réponses claires et précises à chacune d’entre elles. Il est à noter qu’à aucun moment la question du trafic de drogues n’a été évoquée, malgré la multiplication des points de deal à Dijon, et ce malgré les efforts de la police. Aucun participant n’a soulevé ce sujet, qui semble pourtant préoccuper de nombreux Dijonnais.
Deux autres rendez-vous sont proposés : le mercredi 2 octobre au gymnase Maladière et le jeudi 3 octobre au gymnase des Bourroches.