Les 8 et 9 novembre prochains, les usagers des transports en commun de Dijon pourraient être confrontés à des perturbations majeures. Le syndicat UNSA de Divia a en effet annoncé ce lundi un préavis de grève pour ces deux jours. Le mouvement se veut une réponse aux conditions de travail jugées « insoutenables » par les conducteurs, lesquelles n’ont cessé de se dégrader au cours des derniers mois.
Un préavis de grève qui s’explique par des retards et des conditions de travail extrêmes
Pour une fois, ce n’est pas la direction de Divia qui communique sur l’annonce d’un mouvement social, mais bien le syndicat UNSA lui-même, témoignant de l’ampleur du malaise ressenti par les conducteurs. Selon le communiqué du syndicat, les raisons de la mobilisation sont multiples, et la situation semble liée à des problèmes accumulés ces derniers mois, aggravés depuis la rentrée 2024-25.
Le syndicat pointe du doigt des décisions prises par la direction de Divia, sous l’impulsion du contrat de Délégation de Service Public (DSP) signé avec Dijon Métropole. En particulier, la réduction des temps de parcours pour les bus, souvent en décalage avec la réalité du terrain, complique la tâche des conducteurs. Cette réduction de temps, combinée aux modifications de circulation décidées par la Métropole, dont la réorganisation de la place du Trente Octobre, a provoqué des retards considérables sur plusieurs lignes, en particulier les lianes 3, 5, 6 et 8.
Une surcharge insupportable pour les conducteurs
L’ouverture de nouvelles sections universitaires a amené jusqu’à 5000 étudiants supplémentaires sur la ligne 5, augmentant de façon exponentielle la charge de travail des conducteurs, sans que les transports en commun ne soient adaptés en conséquence. Les travaux de grande ampleur autorisés par la Métropole, souvent en prévision des échéances électorales municipales de 2026, ont encore davantage perturbé la circulation. Tous ces facteurs contribuent à des retards importants sur les lignes de bus, où les bus peuvent accuser jusqu’à une heure de retard, obligeant parfois à la suppression de certaines courses.
Le constat est sans appel pour les conducteurs, qui sont nombreux à rouler avec 7 à 10 minutes de retard en moyenne. Le manque de pause aux terminus est devenu récurrent, rendant le travail de conduite épuisant et affectant la qualité du service offert aux usagers. Le tramway, bien qu’également touché, est moins impacté par la circulation, mais les temps de parcours et la surcharge de passagers pèsent également sur ses conducteurs.
Un mouvement pour alerter sur une situation intenable
Le syndicat UNSA ne cache pas son exaspération face à ce qu’il considère comme un « immobilisme flagrant » de la direction de Divia et de Dijon Métropole. « Nos collègues sont fatigués de rouler plus de 7 heures sans quasiment s’arrêter », dénonce le syndicat. Selon l’UNSA, cette pression croissante sur les conducteurs risque d’aggraver l’absentéisme au lieu de le réduire, comme le souhaiteraient la direction et la Métropole.
Ce préavis de grève est donc déposé pour exprimer le « grand désarroi » des agents face à des conditions de travail devenues intenables, à des retards systématiques, et à une gestion qu’ils jugent inadéquate et déconnectée de la réalité du terrain. Les jours de grève annoncés seront l’occasion pour les conducteurs de faire entendre leur voix et de rappeler que derrière chaque retard et chaque difficulté du service se trouvent des travailleurs à bout de souffle.
Les usagers de Divia sont donc prévenus : les 8 et 9 novembre, des perturbations sont à prévoir, mais celles-ci sont aussi l’expression d’un malaise profond. Ce mouvement social cherche avant tout à alerter sur la nécessité d’une meilleure prise en compte des conditions de travail des conducteurs, pour que le service public de transport puisse être assuré dans des conditions satisfaisantes pour tous.