Ce lundi 3 février, à l’appel de la Confédération des buralistes, des rassemblements ont eu lieu partout en France pour dénoncer une nouvelle hausse des prix du tabac. À Dijon, place Darcy, seule une poignée de buralistes a répondu présent à 11 heures, malgré l’impact grandissant des augmentations successives sur leur activité.
Une mobilisation en demi-teinte
En Côte-d’Or, on recense environ 180 buralistes, mais seuls une petite dizaine d’entre eux ont participé à la manifestation dijonnaise. Un chiffre modeste pour une profession qui se sent pourtant « asphyxiée » par la hausse constante du prix des cigarettes. La Fédération des buralistes, qui représente les 23 000 buralistes en France, souligne que cette énième augmentation nuit directement à leurs commerces, favorisant la contrebande.
Depuis samedi, le prix de certains paquets de cigarettes a encore augmenté de 20 à 50 centimes. Désormais, il faut compter entre 12 € et 13,50 € pour un paquet. Une tendance qui devrait se poursuivre puisque, d’ici 2027, le prix du paquet atteindra 13 €, conformément au « programme national de lutte contre le tabac 2023-2027 ».
Une fiscalité jugée inefficace
Valentin Ollivier, président de la Fédération des buralistes de Côte-d’Or, estime que ces hausses successives ne découragent pas la consommation de tabac mais la déplacent vers des circuits parallèles :
« On voit bien que cette fiscalité sur le tabac ne fonctionne pas. Les gens fument toujours, mais autrement. »
Selon lui, de plus en plus de consommateurs se tournent vers la contrebande, notamment via des réseaux sociaux qui proposent des livraisons à domicile.
En Côte-d’Or, la proximité avec la Suisse et l’Allemagne, où les cigarettes coûtent respectivement 9,50 € et 8 €, favorise également l’achat transfrontalier. Beaune, située au croisement des autoroutes A6 et A31, est identifiée comme un point de transit clé pour ces marchandises illégales.
Un impact direct sur les commerces
La contrebande et l’achat à l’étranger ont des répercussions visibles : en janvier, les bureaux de tabac de Côte-d’Or ont enregistré une baisse de 13 % de leurs ventes en volume.
« Encore une fois, on voit que les consommateurs prennent de quoi fumer, des feuilles, des filtres, des tubes, mais pas de tabac », regrette Valentin Ollivier.
Les conséquences économiques sont lourdes pour les buralistes : une baisse de chiffre d’affaires estimée entre 15 et 20 % sur le mois de janvier.
Un appel à l’action
Face à cette situation, la Fédération des buralistes de Côte-d’Or veut alerter les pouvoirs publics et sensibiliser les consommateurs. Dès aujourd’hui, un camion circulera sur les routes du département avec un message choc dénonçant la contrebande de tabac.
Les revendications des buralistes sont claires : un renforcement des contrôles aux frontières et la mise en place d’un moratoire sur les prix du tabac au niveau européen. Selon eux, une harmonisation des prix à l’échelle de l’Union Européenne permettrait de limiter le détournement des achats vers les pays voisins.