Un incendie s’est déclaré le mercredi 29 janvier 2025 au Quartier Libre des Lentillères, un espace d’habitat et d’activités autogérées à Dijon. Si aucun blessé n’est à déplorer, les dégâts matériels sont importants : deux personnes ont perdu leur logement, une autre habitation a été endommagée, et, selon le collectif du Quartier Libre des Lentillères, une coupure d’électricité décidée par la mairie a laissé une trentaine d’habitants sans lumière ni chauffage.
À la suite de cet événement, la municipalité a publié un communiqué dans lequel elle décrit le quartier comme un espace précaire et inadapté à l’accueil de personnes en difficulté. Le collectif des Lentillères rejette ces affirmations et dénonce une récupération politique de la situation. Il appelle à un rassemblement ce samedi 8 février à 16h, place du Bareuzai, pour défendre l’avenir du quartier.
Un incendie aux conséquences importantes
Le sinistre a touché un habitat où vivaient deux personnes, sans que les tentatives des habitants et des pompiers ne permettent de limiter les dégâts. Les deux résidents ont perdu toutes leurs affaires et une maison voisine a été endommagée.
En réaction, la mairie a pris la décision de couper l’électricité sur une partie du quartier, une mesure justifiée par la précarité des installations selon le collectif. Cette coupure concerne environ 35 personnes, qui se retrouvent privées de chauffage et de lumière en plein hiver.
Le collectif du Quartier Libre des Lentillères regrette cette décision et affirme que cette coupure aggrave la situation des habitants touchés par l’incendie. Il rappelle que des électriciens de la mairie ont inspecté les installations en 2023 sans soulever d’alerte particulière et que l’origine exacte du sinistre n’a pas encore été identifiée par les pompiers.
Des divergences entre la mairie et le collectif
La réaction de la municipalité à cet événement a provoqué de vives réactions au sein du Quartier Libre des Lentillères. Dans son communiqué, la mairie estime que les conditions de vie dans le quartier sont préoccupantes et que certaines personnes seraient « sous l’emprise de militants« , ce qui limiterait leur accès aux dispositifs sociaux existants.
Le collectif réfute cette analyse et affirme que des associations comme la SDAT, SOS Refoulement ou ELIPSES travaillent en lien avec les Lentillères et orientent régulièrement des personnes vers ce lieu lorsqu’aucune autre solution ne leur est proposée.
Le Quartier Libre des Lentillères met en avant son modèle d’organisation collective et autogérée, où des personnes trouvent un soutien et un hébergement en dehors des circuits institutionnels classiques.
« Si certaines personnes choisissent de vivre ici, c’est parce qu’il n’y a pas de place ailleurs. Nous essayons de répondre aux besoins laissés sans solution par les dispositifs existants. »
Un quartier aux enjeux multiples
Situé sur d’anciennes terres agricoles, le Quartier Libre des Lentillères s’est développé depuis plus de dix ans comme un espace alternatif mêlant habitat, maraîchage, activités culturelles et sociales.
Le collectif souligne que ce lieu remplit plusieurs fonctions reconnues par la municipalité jusqu’en 2023 :
✔ Un lieu d’habitat pour des personnes sans logement.
✔ Un espace de maraîchage urbain.
✔ Une zone de biodiversité préservée.
✔ Un lieu culturel et associatif.
✔ Un espace d’accueil et de solidarité.
Un appel à la mobilisation ce samedi 8 février
Face à cette situation, le collectif du Quartier Libre des Lentillères appelle à un rassemblement ce samedi 8 février à 16h, place du Bareuzai, à Dijon.
L’objectif de cette mobilisation est, selon les organisateurs, de défendre l’existence du quartier et de dénoncer ce qu’ils considèrent comme une instrumentalisation de l’incendie par la mairie.