Dans un contexte de tensions budgétaires et politiques, Pierre Pribetich, député de la Côte-d’Or et membre de la Commission des Affaires étrangères, a justifié son choix de ne pas voter la motion de censure contre le gouvernement. Un choix dicté, selon lui, par la nécessité d’assurer à la France un budget opérationnel, malgré son opposition de fond aux orientations gouvernementales.
Un budget nécessaire pour éviter le blocage
« Il ne s’agit pas de donner un budget à François Bayrou, il s’agit de donner un budget à la France », affirme Pierre Pribetich. Cette déclaration traduit la position du Groupe socialistes et apparentés, qui a décidé de ne pas faire tomber le gouvernement afin d’éviter un blocage institutionnel dommageable pour les citoyens, les collectivités et les entreprises.
Bien que le budget proposé par l’exécutif ne soit pas conforme aux attentes des socialistes – ces derniers s’étant déjà opposés au Sénat et en Commission Mixte Paritaire – l’éventualité d’un rejet complet aurait eu des conséquences lourdes. Selon le député, de nombreuses associations, collectivités et entreprises ont plaidé pour l’adoption du budget afin de garantir le financement de projets essentiels.
Des avancées malgré un budget contesté
Pierre Pribetich reconnaît que le texte demeure marqué par « l’injustice fiscale », en raison d’une contribution insuffisante des plus fortunés à l’effort de redressement budgétaire. Toutefois, les négociations ont permis d’obtenir certains compromis bénéfiques aux Français. Parmi ces avancées, il cite :
- Le non-gel des pensions de retraite pour 17 millions de retraités.
- Le maintien du remboursement des consultations médicales chez le médecin et la sage-femme.
- Une augmentation du budget de la santé de 1,2 milliard d’euros et un renforcement du financement des Ehpad à hauteur de 200 millions d’euros.
- La réouverture du dossier de la réforme des retraites de 2023, qui reste une préoccupation majeure pour les Français.
Par ailleurs, l’adoption du budget garantit le versement de subventions essentielles aux collectivités et aux citoyens, notamment via la Dotation d’Équipement des Territoires Ruraux (DETR) et MaPrimeRénov’.
Un choix dicté par le sens des responsabilités
Conscient des critiques que peut susciter sa décision, Pierre Pribetich défend un choix basé sur « le sens des responsabilités ». Il assure qu’il ne s’agit ni d’une compromission ni d’une trahison, mais d’une décision prise pour éviter un approfondissement de la crise actuelle.
« Non sans mal, non sans doute », confie-t-il, tout en réaffirmant son opposition aux injustices contenues dans ce budget. Pour lui, il était impératif de préserver les services publics, d’éviter des efforts supplémentaires aux Français et d’assurer la continuité des investissements locaux.
Si ce budget reste insuffisant aux yeux du député et de son groupe, il représente néanmoins un moindre mal face au risque d’un blocage total aux répercussions économiques et sociales incalculables.
Communiqué de presse du 5 février 2025 :
« En responsabilité, je n’ai pas voté la censure car il faut un budget pour la France. »
Il ne s’agit pas de donner un budget à François Bayrou, il s’agit de donner un budget à la France, tel est le sens de la décision prise par le Groupe socialistes et apparentés.
Le budget du gouvernement n’est pas le nôtre, nous nous y sommes opposés au Sénat et en Commission Mixte Paritaire, j’y reste fermement opposé, mais nous nous devions, à la demande d’une majorité d’associations, de collectivités, d’entreprises, d’agriculteurs, de Françaises et de Français, de ne pas entraîner le pays dans un blocage qui leur aurait été dommageable.
Non sans mal, non sans doute, ce qui a primé a été de ne pas enfoncer davantage le pays dans cette crise sans précédent : de permettre des investissements pour les collectivités et au profit des entreprises de notre territoire, des embauches de stagiaires ou de services civiques, le versement de subventions aux associations, aux collectivités (comme la DETR), aux citoyens (comme MaPrimeRénov’).
Nous assumons donc d’avoir négocié pour épargner aux Françaises et aux Français des efforts supplémentaires, pour obtenir des avancées comme le non-gel des pensions de 17 millions de retraités, le déremboursement des consultations chez le médecin ou chez la sage-femme. Les négociations que nous avons menées auront permis d’augmenter le budget de la santé de 1,2 milliard d’euros, celui des Ehpad de 200 millions d’euros et surtout de rouvrir le dossier de la réforme des retraites de 2023.
Nous n’avons pas obtenu, loin de là, ce qui aurait justifié de ne pas nous opposer à un budget qui demeure marqué par l’injustice fiscale. La contribution des plus riches à l’effort collectif de redressement des finances publiques notamment reste bien trop insuffisante.
Sans compromission ni trahison, je garde comme cap le sens des responsabilités, dans l’intérêt du pays.