Sébastien Senabre, gérant du fast-food Ritchie’s Diner, situé à l’entrée de Créancey, a voulu faire du bruit pour recruter. Résultat ? Une annonce au vitriol qui dégouline de mépris, d’idées reçues et d’une condescendance crasse. Ce post Facebook, censé attirer des candidats pour la saison 2025, n’a finalement fait que prouver une chose : certains employeurs n’ont toujours rien compris aux réalités du monde du travail.
Une annonce d’emploi ou un déversement de mépris ?
D’un ton moqueur et méprisant, Sébastien Senabre s’adresse directement à ceux qu’il décrit comme des fainéants, profitant d’aides sociales, passant leurs journées sur la PlayStation et faisant la queue à la banque alimentaire. Il ne s’arrête pas là : il raille la précarité, la santé mentale et même les choix politiques de ceux qui oseraient voter à gauche. Un recrutement ? Non. Un dénigrement gratuit ? Assurément.
Et pour couronner le tout, il précise : « on est prêt à faire un effort, même si vous votez à gauche« . Belle démonstration d’ouverture d’esprit…
« Je cible la France qui glande » : quand Senabre assume l’indéfendable
Interrogé par Le Bien Public, loin de se raviser, Sébastien Senabre persiste et signe : « Recruter, c’est de pire en pire. Alors, je cible la France qui glande !« . Une déclaration non seulement méprisante, mais qui prouve surtout une chose : il préfère accuser certains chômeurs plutôt que de se remettre lui-même en question, ainsi que l’ensemble de la profession. Car oui, le secteur de la restauration peine à recruter, mais à qui la faute ? Aux salariés ou à un secteur qui a abusé de ses employés pendant trop longtemps ?
Sébastien Senabre lui-même le reconnaît : « des restaurateurs ont donné une très mauvaise image du métier en ne payant pas les heures supplémentaires, en mettant une forte pression sur les employés…« . Voilà une lucidité surprenante… suivie d’un retour direct à l’aveuglement.
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Une mentalité d’un autre âge qui nuit à tout un secteur
Plutôt que de se poser les bonnes questions – sur les conditions de travail, les salaires, ou la valorisation des employés –, Sébastien Senabre préfère caricaturer et humilier. Son annonce n’a pas créé un buzz positif, elle a surtout exposé une vision arriérée et un mépris absolu pour ceux qu’il espère pourtant recruter.
Si le but était de donner envie de travailler chez lui, c’est un naufrage total. Si le but était de prouver que certains patrons vivent toujours dans une bulle de condescendance, alors là, c’est un succès éclatant.
Peut-être serait-il temps pour certains employeurs de comprendre que le respect attire plus que l’humiliation. Mais manifestement, au Ritchie’s Diner, on préfère insulter plutôt qu’améliorer les choses.