Alors que la députée de la seconde circonscription de Côte-d’Or, Madame HERVIEU, appelle les maires à soutenir la proposition de loi qu’elle a votée pour lutter contre les déserts médicaux, Jean-François Dodet, élu local, exprime un désaccord argumenté. Selon lui, cette loi ne s’attaque pas aux racines du problème et risque même d’aggraver une situation déjà critique pour les professionnels de santé.
Avant de se positionner, Jean-François Dodet a choisi la concertation. Il a rencontré le président de l’Ordre des Médecins de Côte-d’Or, le docteur Romain Thevenoud, ainsi que plusieurs représentants syndicaux du secteur médical. Leur constat est clair : le texte proposé par la députée ne répond pas efficacement aux difficultés d’accès aux soins rencontrées par les habitants, tant chez les généralistes que chez les spécialistes.
Jean-François Dodet revient sur les causes structurelles de la crise : « Le manque de médecins d’aujourd’hui était prévisible. Dans les années 1990 et 2000, les pouvoirs publics ont maintenu un numerus clausus trop bas, malgré les signaux annonçant les départs massifs à la retraite dans les années 2020. »
À cela s’ajoute une mutation de la profession : « Les jeunes médecins ne veulent plus — et c’est bien compréhensible — travailler 70 heures par semaine comme leurs aînés. ». Dans ce contexte, imposer une répartition dirigiste de l’installation des médecins revient, selon lui, à « répartir la pénurie » sans proposer de vraies solutions adaptées aux réalités locales.
Plutôt que de voter des textes inefficaces, Jean-François Dodet plaide pour un accompagnement des projets de terrain : « Des initiatives municipales fonctionnent déjà dans notre circonscription. Elles reposent sur des partenariats gagnants entre élus locaux et médecins, dans un esprit de coopération et non de contrainte. »
Il met également en garde contre les effets contre-productifs de mesures perçues comme punitives par les professionnels de santé : « Ces médecins sont déjà en grande souffrance. Avec les agriculteurs et les policiers, ils présentent un des taux de suicide les plus élevés du pays. »
Sa position est claire : il refuse de soutenir une loi qui « ajoute de la contrainte administrative » et risque d’aggraver le malaise, préférant « étudier avec les professionnels et les élus des solutions concrètes, locales et déjà éprouvées. Pour Jean-François Dodet, c’est donc sur le terrain, au plus près des réalités des territoires, que la lutte contre les déserts médicaux doit s’organiser.