Cinq ans après l’assassinat de Samuel Paty et deux ans après celui de Dominique Bernard, la France s’apprête à honorer la mémoire de ces deux enseignants tués par de jeunes islamistes radicalisés. De multiples hommages seront rendus dans les prochains jours dans tout le pays, alors que l’émotion reste vive dans la communauté éducative.
Le ministère de l’Éducation nationale a annoncé qu’une minute de silence sera observée mardi à 10h dans l’ensemble des collèges et lycées de France, “selon les modalités les plus appropriées à l’organisation locale”. Un “temps d’analyse et de réflexion avec les élèves” pourra également être organisé au cours de la semaine, indique le site officiel Eduscol.
Cérémonie à Dijon
À Dijon, Mathilde Gollety, rectrice de l’académie, sera aux côtés de David Muller, IA-DASEN de Côte-d’Or, du président de la région Bourgogne–Franche-Comté et de plusieurs élus du territoire pour rendre hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard. La cérémonie se tiendra au lycée Le Castel, en présence de la communauté éducative.
“Ces crimes ont frappé l’École au cœur”, a déclaré Élisabeth Borne, ministre démissionnaire de l’Éducation nationale. “Un an après le verdict rendu suite à l’assassinat de Samuel Paty, alors que le procès en appel concernant les principaux accusés s’ouvrira début 2026, et tandis que l’assassin présumé de Dominique Bernard demeure en détention provisoire dans l’attente de son jugement, la mémoire de ces drames demeure vive”, a-t-elle ajouté.
Un métier “exposé”
Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie de 47 ans, était poignardé puis décapité par Abdoullakh Anzorov, un jeune homme tchétchène de 18 ans radicalisé, qui lui reprochait d’avoir montré des caricatures de Mahomet en classe. L’enseignant avait été la cible d’une violente campagne de cyberharcèlement alimentée par un mensonge d’élève.
Trois ans plus tard, le 13 octobre 2023, Dominique Bernard, professeur de lettres de 57 ans à Arras, était poignardé à mort par Mohammed Mogouchkov, son ancien élève fiché pour radicalisation islamiste. Huit personnes impliquées à divers degrés dans l’assassinat de Samuel Paty ont été condamnées en première instance à des peines allant d’un an à seize ans de prison.
Alors que la France s’apprête à se recueillir une nouvelle fois, le souvenir de Samuel Paty et de Dominique Bernard demeure un symbole du courage d’enseigner la liberté — une liberté que l’École continue de défendre, malgré la peur.
