La disparition de Jean Esmonin, ancien maire de Chenôve et vice-président du Grand Dijon, a suscité une vive émotion bien au-delà de sa commune. Décédé le 12 novembre 2025, celui qui fut l’une des grandes voix socialistes du territoire laisse l’image d’un élu profondément attaché à la chose publique et à la transformation de sa ville.
Né en 1937 à Dijon, Jean Esmonin aura consacré près de quarante ans de sa vie politique à Chenôve et à l’agglomération dijonnaise. Maire de 1999 à 2015, il s’inscrivit dans la continuité de son prédécesseur et mentor Roland Carraz, tout en marquant de son empreinte durable le quotidien des habitants.
François Rebsamen, président de Dijon Métropole, a rendu un hommage appuyé à son action : « La ville de Chenôve lui doit de profondes transformations. L’implantation de la Maison de la petite enfance, de la Maison Universitaire de Santé et l’inauguration en 2014 du Cèdre témoignent de sa volonté de mener une véritable politique de renouvellement urbain et d’enrichissement culturel, au bénéfice de toute la métropole. »
Vice-président du Grand Dijon en charge des mobilités, Jean Esmonin aura également joué un rôle central dans la conception et la réalisation du réseau de tramway, devenu un symbole du renouveau urbain dijonnais. La ligne T2, desservant Chenôve jusqu’en centre-ville, figure parmi les projets auxquels il tenait particulièrement, convaincu que la mobilité était un levier d’égalité et d’ouverture.
Conseiller général du canton de Chenôve durant près de quarante ans (1976–2015), député de Côte-d’Or entre 1983 et 1986, conseiller régional de Bourgogne pendant près d’une décennie, Jean Esmonin a incarné un engagement public sans relâche. En 2021, il avait été élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur, distinction saluant un parcours au service des autres.
Les obsèques de l’ancien maire auront lieu lundi 17 novembre 2025 à 14h30, en l’église Saint-Aignan de Gevrey-Chambertin, sa ville natale.
Contacté ce matin, Dominique Esmonin, fils de l’ancien édile, a tenu à exprimer son incompréhension face à la réaction du maire actuel de Chenôve, Thierry Falconnet : « Il s’est empressé de réagir au décès alors que toute la famille n’était même pas encore prévenue. On a trouvé cela choquant, surtout au regard des relations très tendues entre mon père, la famille Esmonin et Thierry Falconnet. »
Pour la famille, cette prise de parole prématurée s’apparente à une récupération politique malvenue. Selon Dominique Esmonin, certaines blessures anciennes n’ont pas cicatrisé. Il laisse entendre qu’il serait préférable que le maire de Chenôve, Thierry Falconnet, ne se rende pas aux obsèques prévues ce lundi.
