Dans le cadre du nouveau plan de circulation à Chenôve, une section de l’axe Maxime-Guillot, située entre les rues Léon-Gambetta et Jules-Ferry et allant jusqu’à l’entrée de la rue de Marsannay, est désormais fermée aux automobilistes. Les travaux ont été effectués jeudi dernier. Cette mesure vise à promouvoir les modes de transport doux et à réduire le trafic dans une rue souvent encombrée aux heures de pointe.
Cependant, depuis jeudi, la colère s’est installée chez les riverains de la rue Jules-Ferry et les commerçants. Ces derniers ont installé des banderoles pour dénoncer la fermeture d’environ 350 mètres de la rue Maxime Guillot. Pour eux, la municipalité de Chenôve et la métropole de Dijon ont décidé de fermer cette rue de manière arbitraire.
Des commerçants lancent un cri d’alarme
Du côté des commerçants, c’est un véritable cri d’alarme qui est lancé, notamment par les propriétaires du Fournil Haddad. Cette boulangerie, située au 66 Rue Maxime Guillot, 21300 Chenôve, est directement impactée par ce nouvel aménagement : « Nous travaillons beaucoup avec les gens de passage, qui représentent 50% de notre clientèle. Regardez, il n’y a personne, alors qu’à cette heure, il y a habituellement du monde. Dimanche, nous avons réalisé 50% de ventes en moins que d’habitude », nous disent Monsieur et Madame Haddad.
Ils ajoutent : « Pour un commerçant, la route c’est vital. Nous avons rendez-vous le 2 octobre avec le maire pour faire le point, mais nous ne pouvons pas attendre jusque-là. Nous sommes passés de 1 500 à 700 baguettes par jour. » Le Fournil Haddad emploie 8 salariés, apprentis inclus, et se demande s’il pourra tous les garder, tant l’inquiétude est grande chez ce boulanger qui ne compte pas ses heures.
« J’avais prévu des travaux pour juin, avant que nous apprenions la fermeture de la rue. Nous avons contracté un prêt de 50 000 €. Aujourd’hui, je rembourse 2 000 euros par mois, en plus du crédit pour le fonds de commerce, les murs, les salariés », lance Monsieur et Madame Haddad dans un véritable cri d’alarme : « Il faut rouvrir la route ! »
Au Bar Tabac de la Côte, la même inquiétude se fait entendre. Ce commerce a également perdu 50% de ses clients depuis la mise en place du nouvel aménagement, selon M. Pascal Vandenbroucke : « Ça fera 13 ans en septembre que je suis ici. L’aménagement, on ne peut que le regretter étant donné que nous n’avons pas été informés ni consultés préalablement. C’est regrettable », nous dit le commerçant, dépité par la situation.
Le 23 août 2024, les commerçants ont rencontré Thierry Falconnet, qui a accepté de les recevoir. Présents à cette réunion, ils ont demandé une concertation avec les habitants pour trouver un consensus. Le maire de Chenôve n’a pas pris en compte leurs demandes et leur a donné rendez-vous le 2 octobre 2024 pour faire le point.
Les commerçants reprochent justement au maire de ne pas avoir pris en compte leurs demandes : « Ce n’est pas vraiment démocratique, ni à l’écoute des administrés de la commune », nous dira un commerçant.
Une pétition circule actuellement et une manifestation est probablement en cours d’organisation dans les rues de Chenôve si la municipalité maintient sa position. Les riverains de la rue Jules Ferry sont eux exaspérés par la situation : « Avant, c’était calme. Aujourd’hui, 130 voitures passent devant chez nous par heure. Monsieur Falconnet doit rouvrir la route et arrêter cette situation maintenant », nous dira un riverain qui souhaite rester anonyme en raison de la situation. Ce riverain ajoute : « Que faut-il faire pour être entendu ? Faut-il se mettre sur la route avec des banderoles et manifester tous les jours ? Je suis prêt à le faire. »
Thierry Falconnet et sa majorité doivent maintenant prendre des décisions rapidement. Soit ils laissent le nouvel aménagement en place, et les commerçants seront en péril, soit ils rouvrent la route, et les employés du Fournil Haddad seront rassurés de savoir qu’ils pourront garder leurs emplois.
Pour ceux et celles qui souhaitent soutenir les commerçants et les riverains, vous êtes invités à signer la pétition, soit en ligne (lien ici), soit en vous rendant dans l’un des commerces.