La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) se joint au Collectif de soutien aux demandeurs d’asile et migrants pour dénoncer une situation intolérable qui touche plusieurs familles étrangères vulnérables à Dijon. Le jeudi 5 septembre, un rassemblement est organisé pour protester contre l’expulsion de sept familles, hébergées depuis plusieurs mois à l’abri de nuit du 115. Ces familles ont été mises à la rue début août dans des conditions scandaleuses, sous la menace d’une expulsion forcée du territoire français selon la LDH.
Des familles en détresse confrontées à un chantage inacceptable
Parmi ces familles se trouvent des personnes en situation de grande précarité, dont les récits mettent en lumière l’urgence de leur situation :
- Une femme victime de violences graves, accompagnée de son enfant.
- Une fillette hospitalisée pour une affection grave mettant sa vie en danger.
- Un père de famille atteint d’une maladie paralysante.
- Un adolescent souffrant d’une maladie grave.
Ces familles se sont vues offrir quelques jours supplémentaires d’hébergement à condition d’accepter une expulsion « volontaire » de France, les obligeant à attendre passivement que la police vienne les chercher pour les renvoyer dans leurs pays d’origine, où elles courent des risques considérables. À ce jour, une seule famille a pu trouver une solution provisoire. Les autres restent en attente, bien que certaines d’entre elles soient en cours de régularisation.
Ce chantage, qui instrumentalise la souffrance des enfants pour forcer leurs parents à accepter l’expulsion, est profondément choquant pour la LDH et les organisations partenaires. Les travailleurs sociaux et les associations signalent une augmentation des familles sans abri, une situation qui s’aggrave partout en France.
Une crise nationale qui remet en question le droit à l’hébergement d’urgence
Cette situation s’inscrit dans un contexte national où des milliers d’enfants se retrouvent à la rue, en contradiction flagrante avec les engagements présidentiels récents. L’article L. 345-2-2 du Code de l’action sociale et des familles, qui garantit un hébergement d’urgence pour toute personne en situation de détresse, est aujourd’hui mis à mal selon la LDH.
La LDH rappelle que ces droits vitaux ne peuvent être bafoués sous prétexte que les parents n’entrent pas dans les « bonnes » cases administratives. Il est urgent de trouver des solutions humaines et respectueuses de la dignité de chacun.
Les propositions du Collectif :
- Investir dans des places d’hébergement supplémentaires, plutôt que dans la construction de centres de rétention où des personnes sont enfermées sans jugement.
- Mettre en place une politique de régularisation qui permettrait aux « sans-papiers » de travailler légalement et de se loger dignement.
Appel à la solidarité :
Le Collectif, avec le soutien de la LDH et de nombreuses autres organisations locales et nationales, appelle tous les citoyens à se rassembler ce jeudi 5 septembre à 17h30 devant l’abri de nuit du chemin des Creuzots à Dijon. Il est crucial de montrer notre solidarité et de défendre les droits fondamentaux de ces familles et de leurs enfants.
Le Collectif de soutien aux demandeurs d’asile et migrants réunit plus de 30 associations et syndicats, parmi lesquels Amnesty International Dijon, SOS Racisme, la Cimade, et le Secours Catholique.