La ville de Dijon franchit une étape historique en accueillant le siège de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), qui s’installe officiellement à l’Hôtel Bouchu dit d’Esterno le samedi 12 octobre 2024. Ce bâtiment emblématique du 17ème siècle, entièrement restauré pour un coût de près de 15 millions d’euros, devient ainsi le nouveau centre mondial des discussions sur l’avenir de la viticulture et de la diplomatie vitivinicole.
Cette installation marque un tournant pour Dijon, qui s’impose dorénavant comme un carrefour international stratégique pour la vitiviniculture, confortant sa place sur la scène mondiale. « En s’installant à Dijon sur proposition de l’État français, l’OIV fait de notre ville un carrefour des débats internationaux sur l’avenir du secteur vitivinicole », déclare François Rebsamen, maire de Dijon et président de Dijon Métropole. Il voit en ce projet un élément clé de la transformation de Dijon en capitale mondiale des vins.
Un écosystème scientifique et culturel au service de la viticulture
L’installation de l’OIV à Dijon n’est pas due au hasard. La ville a été sélectionnée grâce à ses atouts scientifiques et patrimoniaux remarquables. Avec des institutions comme l’Institut Universitaire de la Vigne et du Vin Jules Guyot et une Chaire Unesco « Culture et Traditions Vitivinicoles » – la seule au monde dans ce domaine – Dijon possède un réseau académique solide et reconnu au niveau international.
La politique de reconquête des vignes du Dijonnais, initiée par la métropole, participe également à ce rayonnement. Ce sont 60 hectares de vignes qui ont été replantés ces dix dernières années, redonnant à Dijon sa place dans le paysage viticole bourguignon. Un projet de reconnaissance officielle des vins produits dans la région est en cours, avec la demande d’une Dénomination Géographique Complémentaire (DGC) « Bourgogne-Dijon », qui pourrait renforcer la compétitivité des producteurs locaux.
Un pôle de la diplomatie gastronomique et viticole
L’arrivée de l’OIV renforce le positionnement de Dijon comme un pôle incontournable de la diplomatie gastronomique mondiale. En 2022, la ville inaugurait la Cité internationale de la gastronomie et du vin, qui a déjà accueilli plus de 1,5 million de visiteurs. Cette institution s’inscrit parfaitement dans la continuité du projet de Dijon de devenir un carrefour mondial de la gastronomie et de la viticulture.
Ce dynamisme se traduit aussi par l’organisation du 45ème Congrès mondial de la vigne et du vin, qui se déroule à Dijon du 14 au 18 octobre 2024. Plus de 1000 experts internationaux de 50 pays se réunissent pour échanger sur les enjeux de la viticulture de demain : changement climatique, innovations technologiques et nouvelles pratiques agricoles. Avec ces initiatives, Dijon s’affirme non seulement comme une capitale du vin, mais aussi comme un acteur incontournable des débats vitivinicoles du XXIe siècle.
Vers une appellation « Bourgogne-Dijon » : une reconquête viticole
Le retour des vignes à Dijon est le fruit d’une stratégie ambitieuse portée par François Rebsamen et la métropole. L’acquisition du plateau de La Cras en 2013, site promis à l’urbanisation mais transformé en vignoble, symbolise cette volonté de reconquérir le patrimoine viticole local. Aujourd’hui, cette dynamique se concrétise par la demande de reconnaissance de la DGC « Bourgogne-Dijon », qui permettrait de valoriser la qualité et l’authenticité des vins de cette région.
Avec ses ambitions clairement affichées et la dynamique initiée par l’installation de l’OIV, Dijon se positionne plus que jamais comme un barycentre de la diplomatie viticole mondiale. La ville souhaite non seulement préserver ses traditions, mais aussi les porter vers l’avenir, en alliant histoire et innovation, terroir et mondialisation.