Ce mardi 3 décembre, à 10h30, les retraités sont appelés à se rassembler devant la préfecture de Dijon. Soutenus par les organisations syndicales, ils souhaitent faire entendre leurs revendications concernant la revalorisation des pensions de retraite, face à une perte de pouvoir d’achat qu’ils jugent intolérable.
Depuis plusieurs années, les retraités voient leurs pensions évoluer à un rythme bien inférieur à celui de l’inflation. Un graphique présenté par les organisations syndicales illustre cette situation : la courbe rouge montre l’évolution des prix, selon l’indice INSEE hors tabac, qui sert de référence pour la revalorisation des pensions. En comparaison, la courbe bleue, représentant les revalorisations des pensions, reste systématiquement en dessous à cause des gels et des augmentations insuffisantes. Les retraités appellent cette différence la « zone jaune », symbole des pertes cumulées de pouvoir d’achat.
Pour les retraités, la solution est claire : ils demandent une augmentation immédiate de 5,2 % des pensions afin de combler l’écart. De plus, ils revendiquent une compensation correspondant à 3,1 mois de pension pour rattraper les pertes accumulées depuis 91 mois. Pour ceux qui ont été affectés par l’augmentation de 25 % de la Contribution sociale généralisée (CSG) en 2018, ils demandent une revalorisation supplémentaire de 6,5 % et une compensation de 4,5 mois de pension.
Les promesses non tenues des petites pensions
Les retraités pointent également du doigt les annonces gouvernementales qui promettent des « coups de pouce » pour les petites pensions. Selon le gouvernement, plus d’un million de retraités devraient bénéficier d’une revalorisation de leur pension en septembre 2024, avec une augmentation moyenne de près de 700 euros. Mais les retraités présents à Dijon ne sont pas dupes : pour eux, ces promesses sont des « écrans de fumée » visant à faire oublier la réalité de leurs difficultés.
Depuis 2003, plusieurs annonces successives prévoyaient d’améliorer les petites retraites, mais ces promesses sont restées lettre morte. En 2003, la loi prévoyait déjà une pension de 1 000 euros pour les personnes ayant cotisé 40 ans, mais le décret d’application n’a jamais été publié. En 2017, Emmanuel Macron inscrivait dans la loi un seuil de 1 100 euros pour les carrières complètes, et en 2023, il promettait une pension minimum de 1 200 euros.
Une pension minimum difficilement accessible
Cependant, les retraités rappellent que cette pension de 1 200 euros ne concerne qu’une minorité des 5,7 millions de personnes qui touchent moins de ce montant. Pour y avoir droit, il faut répondre à des critères stricts : avoir travaillé à temps complet, avoir cotisé le nombre d’années requises au taux plein, et avoir perçu au moins le SMIC tout au long de cette période. Les personnes qui ont travaillé à temps partiel ou qui ont eu des salaires inférieurs au SMIC sont donc exclues de cette revalorisation.
Pour les retraités, ces exigences rendent inaccessible l’augmentation annoncée, tandis que leurs pensions continuent de s’éroder. C’est pour cette raison qu’ils ont décidé de se mobiliser ce mardi à Dijon, espérant que leurs voix seront enfin entendues. Ils appellent le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour que les pensions de retraite suivent enfin l’évolution du coût de la vie, et non plus à proposer des réformes qui laissent de nombreux retraités sur le bord du chemin.