Depuis le 3 mars, la campagne officielle du Référendum d’Initiative Locale (RIL) est lancée à Chenôve. Ce vote, prévu pour se prononcer sur la suppression ou non du nouveau plan de circulation instauré en août 2025, suscite déjà des tensions, notamment du côté de l’opposition.
Un référendum local encore rare en France
L’usage du référendum local reste une pratique peu répandue dans les communes françaises. En 2024, seules une trentaine de consultations locales ont été organisées parmi les 35 000 communes du pays. Comparé aux élections classiques, un référendum se distingue particulièrement par la gestion de sa propagande, qui relève directement de la municipalité organisatrice selon Philippe Neyraud.
C’est précisément sur ce point que l’opposition municipale de Chenôve, représentée par Philippe Neyraud et sa liste Bon Sens à Chenôve, exprime son mécontentement.
Une organisation opaque dénoncée par l’opposition
Selon Philippe Neyraud, la mairie n’a fourni aucun dossier explicatif ni calendrier clair aux listes candidates, contrairement aux élections municipales, départementales ou régionales où ces éléments sont systématiquement mis à disposition.
« Un simple mail nous a été envoyé en fin de semaine dernière, sans accusé de réception, seulement deux jours avant la date limite de dépôt des professions de foi (le 27 février). Or, nous ne savions même pas si notre candidature était validée par la préfecture », explique l’élu d’opposition.
De plus, l’arrêté municipal confirmant les candidats en lice – à savoir la majorité municipale et la liste Bon Sens à Chenôve – n’a été affiché en mairie que le 28 février. Une situation jugée problématique par l’opposition, qui souligne une incohérence réglementaire : « Il fallait envoyer la profession de foi avant même d’être officiellement déclaré candidat, ce qui est totalement interdit dans toute autre élection pour garantir l’égalité entre les participants », souligne Philippe Neyraud.
Un référendum sous tension
Ces accusations viennent alimenter un climat de défiance autour de ce référendum, qui porte sur un sujet sensible : le plan de circulation mis en place en août 2025. La concertation et la transparence dans l’organisation de cette consultation citoyenne seront sans doute au cœur des débats jusqu’au jour du scrutin.
La municipalité de Chenôve, dirigée par le maire Thierry Falconnet, que nous avons contactée, nous précise que toutes les modalités du RIL étaient indiquées dans les délibérations du conseil municipal du 16 décembre 2024, puis du 13 janvier 2025, délibération qui a été votée. « Tout était précisé dans la délibération », nous dira le service communication de la mairie, qui ne souhaite pas commenter davantage le sujet. Reste à voir si ces controverses auront un impact sur la participation des habitants et sur l’issue du vote.

