À l’heure où l’urgence climatique s’impose comme une préoccupation majeure, l’aviation reste un secteur particulièrement pointé du doigt en raison de son impact considérable sur le réchauffement global. En effet, malgré une part relativement faible de 2,5 % dans les émissions mondiales de CO₂, l’avion représente environ 5 % du réchauffement climatique global. Un simple vol aller-retour peut suffire à anéantir les efforts quotidiens d’un individu pour réduire son empreinte carbone. Par exemple, un trajet aller-retour Dole-Nantes génère jusqu’à 857 kg d’équivalent CO₂ par passager, alors même que notre objectif annuel individuel ne devrait pas dépasser deux tonnes.
Face à ces enjeux environnementaux préoccupants, la question du financement public des infrastructures aériennes est aujourd’hui posée. L’aéroport de Dole-Tavaux, transféré en 2007 par l’État au Conseil Départemental du Jura, cristallise ces interrogations. Depuis cette date, 38 millions d’euros de subventions publiques y ont été investis, dont une large partie attribuée à des compagnies aériennes telles que Ryanair, suscitant débats et critiques quant à la pertinence économique, sociale et écologique de ces investissements.
La Chambre régionale des comptes a d’ailleurs soulevé en 2021 des irrégularités financières importantes liées à la délégation de service public de l’aéroport, soulignant l’usage massif de subventions destinées à développer le trafic passager. Avec des coûts annuels de fonctionnement subventionnés à hauteur de 3 millions d’euros et un besoin imminent de 7 millions d’euros supplémentaires pour rénover la piste, la question devient pressante : ces fonds ne pourraient-ils pas être mieux employés ailleurs ?
Dans la région Bourgogne-Franche-Comté, le train représente une alternative solide, efficace et nettement moins polluante que l’avion, avec des émissions 20 à 50 fois moindres par passager. Ce mode de transport ferroviaire est déjà très développé avec 530 circulations quotidiennes et une fréquentation annuelle significative.
Afin de mieux comprendre ces enjeux et d’envisager des solutions concrètes pour décarboner nos mobilités, Pascal Blain, représentant de l’association jurassienne Serre Vivante, animera une conférence intitulée « Avion ou Climat, comment décarboner nos mobilités ? ». Cette rencontre sera l’occasion d’échanger notamment sur le cas emblématique de l’aéroport de Dole-Tavaux et de questionner les choix politiques en matière de mobilité et d’investissements publics.
Le rendez-vous est donné le jeudi 13 mars à 20h, à La Maison Phare, située au 2 allée de Grenoble à Dijon. Une soirée essentielle pour repenser ensemble l’avenir de nos déplacements.