Le syndicat Solidaires 21 a annoncé, dans un communiqué diffusé dimanche 14 septembre 2025, qu’il ne déploierait pas son matériel interprofessionnel – ballon et camion – lors de la journée d’action nationale prévue le 18 septembre. Une décision symbolique destinée à marquer sa « très forte désapprobation » à l’égard de la stratégie de l’intersyndicale nationale.
Une critique de la stratégie « perdante » de l’intersyndicale
Selon Solidaires 21, la ligne adoptée par les grandes centrales syndicales s’avère « ubuesque et stérile », incapable d’accompagner les mouvements de terrain, comme celui du 10 septembre baptisé « Bloquons tout ». Le syndicat dénonce « une volonté d’invisibiliser » cette journée de mobilisation et pointe du doigt une méthode jugée déconnectée des réalités sociales.
L’organisation rappelle également l’échec de la lutte contre la réforme des retraites en 2023, qu’elle considère comme l’exemple d’une stratégie « perdante » de l’intersyndicale. « Il faut changer de cap », affirme Solidaires 21, appelant à un « sursaut collectif » pour repenser méthodes et orientations.
Un automne social en ligne de mire
Si le syndicat refuse de déployer ses symboles lors de la manifestation du 18 septembre, il ne boycottera pas la journée de mobilisation. De nombreux militants SUD et Solidaires participeront aux trois manifestations prévues en Côte-d’Or, notamment par la grève et la présence dans les cortèges.
Solidaires 21 affirme croire en la perspective d’un « automne social bouillant », nourri par la colère et la souffrance sociales. Le syndicat appelle ainsi à « construire et organiser » les mobilisations au plus près du terrain : dans les entreprises, les villages et les villes.
« Pour gagner, changeons de cap »
En conclusion de son communiqué, Solidaires 21 lance un avertissement clair : si l’intersyndicale ne parvient pas à se réinventer rapidement, « elle n’aura plus aucun intérêt du tout » et devra, selon eux, cesser d’exister sous sa forme actuelle.
Communiqué de presse du 14 septembre 2025 :
18 septembre : pas de ballon, pas de camion pour Solidaires 21
Pour marquer sa très forte désapprobation de la stratégie ubuesque et stérile de l’intersyndicale nationale et pour dénoncer son absence de soutien au mouvement « Bloquons tout » qui s’est déroulé ce 10 septembre, notre organisation syndicale fait le choix de ne pas mobiliser son matériel interprofessionnel pour la journée de mobilisation du 18 septembre.
Par ce choix fort et symbolique, notre syndicat souhaite dénoncer la stratégie perdante de l’intersyndicale nationale depuis de trop nombreux conflits sociaux et dont l’illustration la plus parfaite est la lutte des retraites en 2023. Il faut changer de cap, encore plus lorsque l’on constate la colère sociale profonde et la réussite du 10 septembre.
Cette volonté d’invisibiliser le 10 septembre démontre à quel point les « centrales » syndicales sont incapables d’être au plus proche du terrain. Celles-ci doivent être débordées.
Nous appelons à un sursaut collectif pour changer la vision, la méthode et la stratégie de cette intersyndicale nationale. Sans cela, celle-ci n’aura plus aucun intérêt du tout. Si un tel changement s’avèrerait impossible à très court-terme, à savoir au soir du 18 septembre, nous considérons qu’il faudra faire cesser une telle intersyndicale dans sa forme actuelle.
En signe de protestation, Solidaires 21 ne déploiera ni son ballon, ni son camion lors de cette manifestation du 18 septembre. Malgré tout, nous espérons et nous croyons dans la possibilité d’un automne social bouillant car la souffrance sociale et les injustices doivent cesser. Il faut donc participer à sa construction et à son organisation dans chaque espace et nous appelons à nous organiser collectivement dans nos entreprises, dans nos boites, dans nos villages et dans nos villes.
Evidemment, de nombreuses et nombreux camarades des différents syndicats SUD/SOLIDAIRES participeront à cette journée de mobilisation par la grève dans les trois manifestations prévues en Côte-d’Or. La mobilisation se construit sur le terrain. La mobilisation se forge dans les assemblées générales sur les lieux de travail.
Pour gagner, changeons de cap !