L’affaire avait tout d’un scénario de film noir : un négociant en vin séquestré, un braquage spectaculaire et 200 000 € de grands crus envolés. Mais selon la région de gendarmerie Bourgogne–Franche-Comté, qui a communiqué ce 19 décembre 2025, la thèse initiale pourrait bien s’effondrer.
Le 7 novembre 2023, ce négociant domicilié à Levernois avait alerté les gendarmes, affirmant avoir subi une attaque violente suivie d’un vol massif. Il avait également informé son assureur, estimant la perte à près de 200 000 €.
Mais très vite, les enquêteurs de la brigade de recherches de Beaune ont repéré « des incohérences » dans le récit. L’enquête s’est alors étendue : vidéosurveillance, données téléphoniques, flux financiers… Autant d’éléments qui auraient conduit à mettre en doute la version déclarée.
Un braquage qui pourrait avoir été scénarisé
Selon les éléments communiqués, il apparaîtrait que le négociant aurait lui-même mis en scène le faux braquage, dans le but d’obtenir une indemnisation frauduleuse. Les bouteilles prétendument volées auraient été dissimulées en Suisse, en vue d’une revente.
Les gendarmes affirment toutefois avoir localisé et récupéré les grands crus, désormais placés sous main de justice.
Des soupçons d’abus de biens sociaux et de fraude fiscale
L’affaire ne s’arrête pas là. Les investigations auraient mis au jour d’éventuels abus de biens sociaux, le gérant ayant pu utiliser « de manière récurrente » les ressources de sa société à des fins personnelles.
Les enquêteurs évoquent également de possibles tentatives de fraude fiscale, accompagnées de faux documents destinés à masquer certains flux financiers ou à justifier des opérations commerciales. Des éléments susceptibles de caractériser du blanchiment auraient aussi été relevés.
Toujours selon la gendarmerie, l’épouse du gérant pourrait avoir bénéficié « directement ou indirectement » de tout ou partie des fonds issus des faits présumés. Elle pourrait donc être entendue pour recel d’abus de biens sociaux.
Un procès programmé fin janvier
Le couple est convoqué devant le tribunal judiciaire de Dijon à la fin du mois de janvier 2026. À ce stade, aucune condamnation n’a été prononcée et toutes les personnes citées bénéficient de la présomption d’innocence.
