C’est une publicité dont le célèbre restaurant L’Édito, situé 2 place Darcy à Dijon, se serait bien passé. Une quarantaine de militants du syndicat Solidaires 21 se sont réunis devant le restaurant de 18h45 à 20h45 pour soutenir un salarié qui a été mis en mise à pied conservatoire.
Ce salarié, convoqué à un entretien préalable à un éventuel licenciement, a été confronté à une situation des plus épineuses. Bien que représenté par un conseiller, la présence de la femme du directeur d’exploitation, Madame Karima Martin, en tant que représentante du personnel, a semé le doute sur l’impartialité du processus disciplinaire. En effet, en plus d’être la conjointe du chef d’exploitation, elle occupe également le poste de directrice adjointe du restaurant. Cette configuration a naturellement soulevé des interrogations quant à l’équité de la procédure.
Théo Contis, membre éminent du bureau syndical, déplore : « Nous avons ouvert des négociations avec l’employeur, laissant une porte ouverte pour trouver une solution avant de déclencher cette mobilisation. Malheureusement, la direction n’a pas donné suite à notre proposition, ce qui est fort regrettable. Nous maintenons notre ouverture au dialogue, mais il incombe désormais à Monsieur Jean-Louis Martin, le directeur d’exploitation, de prendre position. Nous appelons nos militants à se rassembler à nouveau devant le restaurant vendredi prochain, le 24 mai 2024. »
Pour l’Union syndicale Solidaires de Côte-d’Or, deux problèmes majeurs émergent. Tout d’abord, la dualité de rôles de Madame Karima Martin, à la fois représentante du personnel et épouse du chef d’exploitation, remet en question la légitimité de sa position. « Comment peut-elle prétendre défendre et représenter les salariés, tout en étant liée au directeur et occupant un poste de responsabilité au sein de l’établissement ? C’est une situation intenable et inacceptable. Elle doit démissionner, c’est une question d’éthique ! », souligne le conseiller du salarié qui s’occupe du salarié mis à pied.
Le second problème réside dans le traitement réservé au salarié lui-même. « La procédure n’est pas exempte de reproches. Malgré nos tentatives de dialogue avec la direction, celle-ci fait la sourde oreille, fermant toute possibilité de négociation. Nous prenons acte de cette situation et agissons en conséquence. Il est grand temps que la direction reprenne les négociations dès le début de la semaine prochaine », insiste le conseiller du salarié.
De son côté, la direction, face à ce rassemblement, a pris l’initiative de fermer sa terrasse à 19h et de faire appel à un commissaire de justice. Sollicitée, la direction a refusé de répondre à nos questions et n’est jamais allée à la rencontre des manifestants. Nous avons pris soin de téléphoner à Monsieur Jean-Louis Martin, le directeur d’exploitation, ce samedi matin, mais celui-ci n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Le restaurant l’Édito se retrouve plongé dans une tourmente qui pourrait bien altérer sa réputation bien établie. Plusieurs clients, face à la manifestation du syndicat et ayant pris connaissance de ce qui se passe au sein de l’établissement, ont pris l’initiative de rebrousser chemin pour aller manger ou boire un verre ailleurs. Le vendredi 24 mai 2024, l’Union Syndicale Solidaires de Côte-d’Or compte manifester une nouvelle fois devant l’établissement, et cette fois, elle prévoit de mobiliser beaucoup plus : « Là, nous sommes dans la phase de négociation. Si d’ici vendredi prochain aucune solution n’est trouvée pour le salarié, si la directrice Madame Karima Martin ne démissionne pas de son poste de représentante du personnel, nous allons intensifier notre mobilisation !« .