L’arrestation de Paul Watson, militant écologiste de renommée internationale, le 21 juillet dernier au Danemark, continue de susciter des réactions vives au sein de la communauté internationale. Parmi les voix qui s’élèvent, celle d’Océane Godard, députée de la Côte-d’Or, résonne particulièrement fort. Par deux courriers distincts, adressés respectivement au Président de la République française et à l’ambassadeur du Japon en France, la députée plaide en faveur de la libération de Paul Watson et appelle à un examen attentif de sa situation.
Dans une lettre empreinte d’émotion et de détermination adressée à Emmanuel Macron, Océane Godard compare la situation actuelle à une scène du célèbre roman Moby Dick d’Herman Melville : « Dans ce bas monde, camarades de mer, le péché qui paie sa place peut voyager librement et sans passeport, tandis que la vertu pauvre se voit arrêtée, elle, à toutes les frontières ». En faisant ce parallèle, la députée souligne l’injustice dont Paul Watson est, selon elle, victime : un homme qui se bat pour la préservation de la biodiversité marine est arrêté, tandis que ceux qui exploitent les ressources marines illégalement continuent d’agir en toute impunité.
Pour Mme Godard, la France doit assumer son rôle historique de défense des militants politiques et écologistes. « En accueillant Paul Watson sur son territoire, la France a tenu son rôle historique de protection des militants politiques. Elle a donc aujourd’hui le devoir de tout faire pour empêcher son extradition vers le Japon », écrit-elle. Elle exhorte le Président de la République à intervenir avec fermeté auprès des autorités danoises et japonaises pour éviter une extradition qu’elle qualifie d’« inique ».
La députée met également en garde contre les conséquences d’un tel acte : « Une telle mesure signifierait pour Paul Watson le risque d’un procès inéquitable et de conditions de détention déplorables », rappelle-t-elle en se référant aux critiques émises par Human Rights Watch à l’encontre du système judiciaire japonais. La France, insiste-t-elle, ne peut rester indifférente à ce combat pour la préservation du vivant, un combat qui, selon elle, concerne l’ensemble de l’humanité.
Dans un autre courrier, cette fois adressé à l’ambassadeur du Japon en France, Océane Godard adopte un ton plus diplomatique, tout en exprimant son inquiétude quant à la situation de Paul Watson. Elle reconnaît la profondeur des traditions japonaises liées à la mer, notamment la chasse à la baleine, mais souligne l’urgence de la situation écologique mondiale. « La protection de nos océans est un défi qui transcende les frontières nationales et nécessite la collaboration de toutes les nations », écrit-elle.
Mme Godard appelle le Japon à faire preuve de la même exemplarité en matière de protection de l’environnement que celle dont il a déjà fait preuve dans la lutte contre le changement climatique. Elle espère qu’une solution pourra être trouvée, conciliant le respect des traditions maritimes japonaises avec la nécessité de préserver les écosystèmes marins. Elle souligne que le travail de Paul Watson n’est pas une attaque contre les traditions du Japon, mais plutôt un appel à l’unité mondiale dans la défense des océans.
La députée de la Côte-d’Or conclut en exprimant sa confiance dans la capacité du Japon à trouver un équilibre entre son héritage culturel et son engagement pour la protection de l’environnement.
Ces deux courriers témoignent de la complexité d’un dossier où se mêlent considérations juridiques, enjeux écologiques et respect des traditions culturelles. Alors que le sort de Paul Watson reste incertain, l’intervention d’Océane Godard pourrait bien marquer un tournant dans cette affaire, rappelant à tous que la défense de l’environnement ne doit pas être synonyme d’injustice pour ceux qui la portent.