Lors de la cérémonie des vœux du maire de Chenôve, Thierry Falconnet, qui s’est tenue le 16 janvier 2025 au Cèdre, un sujet brûlant a occupé le devant de la scène : le plan de circulation mis en œuvre l’été dernier. Ce projet, qui vise à limiter les flux automobiles dans plusieurs axes clés de la ville, a suscité des débats passionnés parmi les habitants. Entre soutiens enthousiastes et oppositions farouches, la mesure n’a laissé personne indifférent. Face à cette grogne, le maire a choisi une voie audacieuse et démocratique : l’organisation d’un Référendum d’initiative locale (RIL), permettant aux citoyens de trancher.
Une décision politique risquée, mais nécessaire
Dans un contexte où les tensions sociales autour des questions environnementales et de mobilité urbaine ne cessent de croître, la décision de Thierry Falconnet de soumettre ce plan à un vote populaire est un acte courageux. Comme il l’a rappelé lors de son discours d’hier soir, « rien en démocratie ne remplace un vote souverain« . Cette initiative témoigne d’une volonté de transparence et d’écoute des habitants, mais elle n’est pas sans risques. En effet, ce référendum pourrait bien désavouer le projet, mettant en lumière les clivages profonds au sein de la population de Chenôve.
L’organisation d’un référendum n’était pas une obligation pour la municipalité. En choisissant cette voie, le maire prend un risque politique majeur, mettant son action et sa légitimité à l’épreuve des urnes. Mais il assume pleinement cette décision, estimant que le débat démocratique est la meilleure réponse aux critiques : « Le conseil municipal a approuvé la tenue du RIL ; j’en suis satisfait, car rien en démocratie ne remplace un vote souverain, certainement pas une pétition ni des invectives sur les réseaux sociaux. »
Un enjeu environnemental et social de taille
Le maire ne manque pas de souligner l’urgence environnementale qui a motivé cette réforme. Les chiffres sont éloquents : 80 % des émissions de CO2 en France proviennent du transport routier, dont une majorité liée à l’usage des véhicules individuels. À Chenôve, certaines voiries comme l’avenue Roland Carraz ou la rue de Marsannay supportaient des flux de circulation bien supérieurs à leur capacité initiale, atteignant jusqu’à 12 000 véhicules par jour. Cette surcharge contribue à la dégradation de la qualité de l’air et représente un danger pour les riverains.
Pour Thierry Falconnet, l’inaction n’était pas une option : « Je reste convaincu qu’il était urgent et indispensable de faire diminuer drastiquement les flux automobiles sur certains axes traversants de Chenôve, d’abord empruntés par des conducteurs n’habitant pas notre ville, uniquement en transit. » En agissant, il a pris ses responsabilités de maire, mais il laisse désormais aux habitants le soin de décider de l’avenir de ce projet.
La démocratie au cœur de Chenôve
Au-delà du plan de circulation, ce référendum incarne une vision de la démocratie locale où le citoyen est placé au centre des décisions. Le maire a annoncé un cadre rigoureux pour garantir une information claire et complète : un dossier explicatif sera disponible dès le 28 février 2025, détaillant les aspects techniques et financiers du projet. La campagne officielle se déroulera du 3 au 14 mars, avec des espaces d’expression et des salles municipales mises à disposition des groupes politiques, afin de permettre un débat équitable.
Cette démarche souligne une conviction forte : la démocratie est un levier essentiel du vivre-ensemble, et elle trouve tout son sens à Chenôve. En organisant ce référendum, Thierry Falconnet donne un exemple de gouvernance participative, où les habitants deviennent des acteurs de leur propre avenir.
Un tournant décisif pour Chenôve
Le référendum, bien plus qu’un simple vote sur un plan de circulation, est un moment clé pour la ville. Il interroge la capacité des citoyens à se mobiliser et à débattre autour d’un enjeu complexe, mêlant écologie, mobilité et qualité de vie. Mais il met également à l’épreuve la résilience de la démocratie locale face à des choix difficiles.
Quel que soit le résultat, ce référendum marquera un tournant, rappelant que la démocratie n’est pas un confort, mais un engagement collectif. À Chenôve, elle s’exprime pleinement, avec ses risques et ses espoirs. Le 14 mars 2025, ce seront les Cheneveliers et Chenevelières qui, par leur vote, écriront la suite de cette histoire.