Depuis plusieurs jours, une grogne sociale monte au sein de l’entrepôt Aldi Beaune, situé dans la Zac de la Porte de Beaune. À l’origine du conflit, des propositions d’augmentation de salaire jugées insuffisantes par les employés. Face à l’absence d’avancées dans les négociations, une première menace de désertion collective avait été évoquée. Désormais, c’est un débrayage progressif qui a été mis en place, impliquant 80 % des salariés en CDI.
Depuis le mercredi 29 janvier, ce mouvement de protestation s’organise de manière stratégique. Plutôt qu’une grève totale, les débrayages se font poste par poste, dans une logique visant à ralentir l’activité sans causer de pertes financières trop lourdes pour les salariés. La priorité a été donnée aux tâches les plus urgentes, notamment celles des caristes, avant de s’étendre progressivement aux autres secteurs. Cette approche permet de maintenir la pression sur l’entreprise tout en prolongeant la durée de la mobilisation.
En parallèle, les grévistes envisagent d’activer un autre levier de contestation : la création d’une Unité Économique et Sociale (UES), qui regrouperait toutes les entités du groupe Aldi sous une seule structure nationale. Une telle mesure empêcherait toute manipulation comptable entre les différentes filiales du groupe en France. Selon les représentants du personnel, toutes les preuves nécessaires sont réunies pour enclencher cette démarche si les revendications ne sont pas entendues.
Alors que la situation semblait déjà figée, une nouvelle étape a été franchie avec l’annulation de la visite du PDG d’Aldi et de la direction générale adjointe, prévue sur le site de Beaune. Cette absence a été perçue comme un refus d’ouvrir le dialogue, renforçant l’exaspération des salariés mobilisés. À leurs yeux, l’entreprise, en bonne santé financière, pourrait répondre favorablement aux demandes d’augmentation, d’autant que son développement continue. En 2022, la municipalité de Beaune avait validé l’agrandissement de l’entrepôt logistique d’Aldi, un investissement qui démontre la croissance du groupe.
Dans les rangs des grévistes, la détermination reste intacte. Certains, avec plusieurs années d’ancienneté, insistent sur la nécessité de garantir de meilleures conditions salariales et un avenir plus stable pour les jeunes générations. D’autres évoquent une mobilisation structurée sur le long terme, avec des actions déjà planifiées pour maintenir la pression.
Avec 80 % des CDI impliqués, une direction qui tarde à réagir et une mobilisation qui ne faiblit pas, la situation chez Aldi Beaune pourrait bien s’enliser encore davantage dans les jours à venir.