L’avenir des lignes ferroviaires locales en Bourgogne-Franche-Comté (BFC) suscite l’inquiétude des usagers et des associations de défense des transports. La Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) de la région alerte sur le risque de fermetures de plusieurs dessertes essentielles au maillage du territoire.
Lors d’une récente intervention, le Vice-Président de la Région en charge des mobilités a évoqué la baisse démographique et la nécessité d’adapter le réseau aux enjeux climatiques comme des arguments pouvant justifier une réorganisation du maillage ferroviaire régional. Ces déclarations ont soulevé de vives réactions, renforçant les craintes sur la suppression de lignes jugées « non rentables ».
Face à ces inquiétudes, la Présidente de Région a tenu à rassurer les usagers en réaffirmant son engagement à maintenir ces lignes, conformément aux promesses de son mandat. Toutefois, les modalités concrètes de cet engagement devront être clarifiées lors de la prochaine Assemblée plénière du Conseil Régional, prévue le 21 février à Dijon.
Une urgence climatique et un sous-investissement chronique
Alors que la France s’est engagée dans une politique de décarbonation des transports, la situation du rail dans l’Hexagone semble paradoxale. Le train, reconnu comme un mode de transport peu émissif en CO2, est pourtant en manque criant d’investissements. Comparé à d’autres pays européens, la France accuse un net retard : 45 euros investis par habitant et par an contre 125 euros en Allemagne, 271 en Autriche et 450 en Suisse.
« Les chiffres parlent d’eux-mêmes ! », souligne la FNAUT BFC, qui dénonce un désengagement de l’État au profit d’une politique du tout-routier. L’association insiste sur l’importance d’un soutien financier accru et d’une révision du protocole d’accord signé avec l’État en mars 2021 pour le financement des petites lignes ferroviaires.
Des lignes en péril et une vigilance accrue
Si des engagements ont été pris, la réalité sur le terrain demeure préoccupante. Plusieurs lignes restent menacées à court terme, notamment :
- Auxerre – Clamecy – Corbigny et Auxerre – Avallon (Morvan)
- Étoile de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire, vers Gilly-sur-Loire et Lyon)
- Ligne Frasne-Les Verrières via Pontarlier et Besançon-La Chaux-de-Fonds (Haut-Doubs, « Ligne des Horlogers »)
- Ligne des Hirondelles : Andelot – Saint-Claude (Haut-Jura)
- Ligne Lure – Épinal (Nord Franche-Comté)
La FNAUT BFC appelle donc à une planification plus efficace des investissements de régénération et de maintenance, souvent plus abordables que les coûts élevés imposés par SNCF Réseau. L’association se dit prête à soutenir la Région dans ses négociations avec l’État pour garantir la pérennité de ces dessertes essentielles.
Une mobilisation citoyenne grandissante
L’enjeu dépasse la seule question du rail : il concerne l’accessibilité des territoires ruraux, la lutte contre l’isolement et l’urgence climatique. Des mobilisations locales s’organisent pour défendre ces lignes, à l’image du rassemblement du 18 janvier à Clamecy qui a réuni 400 personnes.
La FNAUT BFC rappelle que le train est un pilier fondamental d’un transport durable, tant pour les voyageurs du quotidien que pour le fret. L’association invite ainsi les citoyens à assister en nombre à la prochaine Assemblée plénière du Conseil Régional le 21 février à Dijon afin de peser dans les discussions.
L’avenir du réseau ferroviaire de Bourgogne-Franche-Comté est en jeu, et avec lui, une vision des mobilités à la croisée des défis économiques, sociaux et environnementaux.