Lors du conseil municipal de Dijon, tenu lundi 24 novembre 2025, la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin (CIGV) s’est une nouvelle fois invitée parmi les sujets marquants de la séance. Les rapports n°8 et n°9 portaient sur les tarifs des billets d’entrée, des prestations du Pôle Culturel, ainsi que sur ceux des objets vendus dans la boutique de la Cité.
Si le débat devait initialement se concentrer sur ces ajustements tarifaires, les échanges ont pris une tournure plus large après l’intervention de Laurence Gerbet, élue du groupe Agir pour Dijon. Celle-ci a estimé que les modifications proposées ne réglaient pas les problématiques structurelles du site :
« Nous n’allons pas entrer dans le détail de ces deux rapports qui modifient une nouvelle fois les tarifs de la CIGV, car ces rafistolages incessants ne changent rien au problème de fond. Arrêtons l’hémorragie financière pour le pôle public de la CIGV. En ce qui concerne le village gastronomique, nous refusons catégoriquement le renflouement massif des actionnaires privés après les élections, que vous préparez déjà », a déclaré l’élue.
Ces propos, qui relèvent de la position politique de leur autrice, n’ont pas suscité de réaction immédiate de la maire de Dijon. François Deseille, troisième adjoint délégué aux Finances ainsi qu’à la Cité de la Gastronomie et du Vin, a répondu sur les aspects financiers généraux, sans toutefois s’exprimer directement sur les accusations évoquées par Laurence Gerbet.
Un changement de gouvernance et des questions en suspens
Depuis une assemblée générale extraordinaire en date du 22 septembre 2025 – selon un procès-verbal – William Krief n’est plus président de la société Village Gastronomique Exploitation. La présidence est désormais assurée par la société VG MDS, créée le 9 septembre 2025 par Groupe K-Real Estate Investment, présidé, selon les registres officiels, par William Krief.
Ce changement interne, parfaitement légal et courant dans la vie des sociétés commerciales, suscite néanmoins des interrogations en raison du manque d’informations publiques sur la situation financière du Village Gastronomique. Ni Village Gastronomique Exploitation ni le Groupe K-Real Estate Investment n’ont publié leurs comptes depuis plusieurs années. Une telle situation peut se rencontrer dans certaines entreprises, mais elle contribue, dans ce cas précis, à alimenter un climat d’incertitude pour les observateurs extérieurs.
Entre interrogations et rumeurs : une prudence nécessaire
Faute de données financières accessibles, il demeure difficile d’évaluer objectivement la situation du Village Gastronomique. Plusieurs bruits circulent au sujet d’un éventuel plan de soutien qui pourrait impliquer la CCI de Côte-d’Or. Toutefois, à ce stade, aucune communication officielle n’est venue confirmer ou infirmer ces hypothèses.
L’absence de réaction directe de François Deseille aux propos de Laurence Gerbet, lors du conseil municipal, a également suscité des interrogations parmi certains habitants. Pour certains observateurs locaux, cette séquence rappelle d’autres situations où des acteurs privés avaient bénéficié d’un appui public, comme cela avait été évoqué dans le passé autour du centre de formation du DFCO.
Il convient néanmoins de préciser que cette comparaison relève uniquement d’analyses et de perceptions politiques : aucune mesure de ce type n’a été annoncée à ce jour concernant le Village Gastronomique. Certaines voix s’interrogent toutefois sur ce qui pourrait se passer après les élections municipales. Selon ces interprétations, un éventuel soutien public post-électoral — s’il devait un jour être envisagé — serait perçu comme problématique, car il pourrait donner le sentiment que certaines informations ont été retardées pour ne pas influencer la campagne. Il ne s’agit là que d’appréciations politiques exprimées par des observateurs, et non de faits établis.
Un besoin de transparence exprimé
Si plusieurs questions restent ouvertes – sur la trajectoire financière du Village Gastronomique, sur les relations entre acteurs publics et privés, ou encore sur les intentions des actionnaires – aucun élément factuel ne permet aujourd’hui d’affirmer que le site serait « en sursis ». Ce terme relève du débat politique et des inquiétudes exprimées par certains élus, non d’une donnée économique publiquement établie. Il faut également rappeler que les comptes des sociétés concernées n’ont pas été publiés récemment, ce qui limite toute analyse objective.
En revanche, la demande de transparence revient régulièrement dans les prises de parole : transparence sur les comptes des structures impliquées comme sur la stratégie envisagée pour la Cité de la Gastronomie et du Vin dans les prochains mois. En l’absence d’informations officielles, ces questions demeurent au cœur du débat municipal et continueront vraisemblablement d’alimenter les discussions politiques à Dijon.
